Scène politique : les raisons d’une hégémonie

La domination du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) sur la scène politique nationale a, une fois de plus, été démontrée hier 23 mars, avec la proclamation par le Conseil constitutionnel, des résultats de la troisième élection des sénateurs organisées au pays. Le verdict des urnes a donné le RDPC vainqueur du scrutin du 12 mars dernier, dans les dix circonscriptions électorales où le parti était en concurrence. Le parti du flambeau ardent a ainsi damé le pion aux autres neufs partis politiques (PCRN, SDF, UNDP, FDC, UDC, ANDP, MDR et FSNC) qui étaient en lice pour ces sénatoriales, en raflant 70 sièges sur les 70 qui étaient à pourvoir. 
Cette domination constante repose sur la bonne structuration mise en place au sein de ce parti politique. Considéré comme l’un des plus anciens sur l’échiquier national, le RDPC jouit d’un maillage territorial quasi national, par rapport aux formations politiques de l’opposition. Le Pr. Manassé Aboya Endong précise que « cette organisation colle avec la réalité du découpage territorial administratif du pays. Elle rend donc son déploiement sur le terrain électoral facile. » Le RDPC s’est a également doté d’un ensemble d’organes qui fonctionnent de manière permanente. Parmi ceux-ci, des outils de communication performants. Notamment, un organe de presse aguerri (L’Action) et un site Internet régulièrement mis à jour et contenant toutes les informations relatives à la vie du parti au quotidien. Les lauriers glanés par le RDPC proviennent également de la bonne maîtrise par ses militants, des textes de base qui régissent son organisation et son fonctionnement. Cette bonne compréhension des textes de base et autres textes subséquents est à mettre à l’actif de l’Académie de formation mise en place au niveau du Comité central. C’est grâce cette solide fondation qui permet à ce parti de consolider au fil du temps, ses victoires sur les autres formations politiques.
A l’issue du scrutin de 2018 par exemple, le RDPC s’était déjà taillé la part du lion, en remportant 63 sièges sur 70, et avait par la suite vu son effectif augmenter à 87, avec les 24 sénateurs nommés par le président de la République. En 2013, le parti avait eu 56 sénateurs, à...