Présidentielle en Turquie : quatre candidats pour un fauteuil

Les élections générales auront lieu le 14 mai. Les alliances se forment. Le nouvel élu présidera en octobre prochain, la célébration du centenaire du pays. L’enjeu est grand.

Le 14 mai prochain, les électeurs turcs sont appelés aux urnes pour une double élection : la présidentielle et les législatives. Quatre candidats sont en lice : Recep Tayyip Erdogan, candidat à sa propre succession, après 20 ans de pouvoir comme Premier ministre, puis chef d’Etat. Il y a également Kemal Kiliçdaroglu, le social-démocrate, Muharrem Ince du Parti de la nation et Sinan Ogan de Ata Ittifaki. Si aucun d'eux n'obtient 50 % des voix au premier tour, un second tour départagera les deux meilleurs le 28 mai 2023. C’est un électorat de 60 millions de personnes qui choisira un président de la République et 600 députés. 
La candidature du président sortant en rajoute à une ambiance électorale déjà électrique. Pendant la dernière semaine du mois d’avril, le président turc ne s’était plus exprimé que par visioconférence. Atteint par un virus intestinal selon son entourage, la santé de l’homme d’Etat de 69 ans a suscité des interrogations et alimenté la polémique. Samedi 29 avril dernier, il a refait une apparition publique, devant une foule compacte à Istanbul.
Lancée le 31 mars dernier, la campagne électorale bat son plein dans un pays à peine sorti du traumatisme causé par le séisme du 6 février précédent. Deux vagues de tremblement de terre de très forte magnitude avaient affecté 14 millions de personnes, détruisant une bonne partie de la ville d’Antioche. Cette ville était l’un des symboles de la diversité culturelle du pays où vivent ensemble juifs, chrétiens et musulmans. C’est donc dans cette atmosphère teintée de douleur, d’incertitude et d’espoir que les Turcs regardent à l’horizon avec l’échéance électorale qui se profile.  
Dans les sondages, le président Recep Tayyip Erdogan est au coude-à-coude avec son principal rival, le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu. Par des alliances, deux grandes coalitions se partagent l'essentiel du paysage politique. Ces alliances ne se font pas sur des bases idéologiques puisque chacune regroupe aussi bien des formations islamistes et conservatrices que des partis nationalistes. L'Alliance du peuple, dirigée par le parti présidentiel AKP et le MHP soutiennent la réélection du président Erdo?an et l'Alliance de la nation, formée par le grand parti kémaliste CHP avec cinq autres formations, porte à cœur Kemal K?l?çdaro?lu. 
Plus la date du scrutin approche, plus le pouvoir durcit ses propos, stigmatisant et criminalisant l’opposition. Süleyman Soylu, le ministre de l’Intérieur est allé jusqu’à assimiler le vote pour l’opposition à un vote pour l’Occident, pré...

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