« La baisse des coûts ne se décrète pas »
- Par Aïcha NSANGOU N.
- 05 mai 2023 13:03
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Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications.
Au cours d’une récente réunion avec l’ensemble des opérateurs et le régulateur des télécoms, le diagnostic sur la mauvaise qualité de service offerte aux abonnés a une fois de plus été posé. Est-ce une fatalité au Cameroun ?
La qualité des services est une préoccupation constante de tous les gouvernements. Au Cameroun, elle constitue un défi important pour le secteur des télécommunications. Et le gouvernement s’attelle au quotidien pour que les usagers camerounais bénéficient d’un accès de qualité aux communications électroniques et à un coût abordable. La mauvaise qualité de service offerte aux abonnés de téléphonie mobile ne peut donc pas être considérée comme une fatalité dans notre pays. Lors de la récente réunion - il y en a eu d’autres, et c’est dire tout l’intérêt de ces questions pour le gouvernement- avec les opérateurs et le régulateur des télécommunications, nous avons ensemble posé un diagnostic sur la qualité de service offerte aux abonnés et avons élaboré des recommandations importantes. Et dans ce cadre, des mesures fortes ont été prescrites pour améliorer la qualité des services et surtout de protéger le consommateur. Cette question, dois-je le rappeler, est une préoccupation du président de la République, qui a prescrit, en 2017 un audit dans le secteur.
Vous avez donné un certain nombre d’instructions à exécuter par les différents acteurs. Il y en avait qui devaient être mises en œuvre dans l’immédiat. Une semaine après, y a-t-il des raisons d’espérer ?
Je voudrais d’abord insister sur les sujets qui ont été adressés au cours de cette importante concertation. La multitude des offres qui parfois ne sont pas transparentes, l’indisponibilité d’un outil comparatif de performance des réseaux des opérateurs, l’indisponibilité d’un outil de mesure du débit et de la vitesse des forfaits data achetés, ou encore un parcours de réclamation et plainte non adapté aux standards de l’industrie. Sur la base du constat effectué, des instructions précises ont été données, pour améliorer la qualité de service, notamment en termes de renforcement des infrastructures de réseau, d'amélioration des capacités techniques, de gestion des réseaux et de la qualité des équipements et de meilleur prise en compte des problématiques relatives à la protection des consommateurs. En ce qui concerne l'échéance précise pour ressentir des améliorations au bout du fil, pour ce qui est des mesures immédiates que je viens de rappeler, les opérateurs avaient un délai de deux semaines pour leur mise en œuvre effective. Je suis convaincue que les différents acteurs ont pris les mesures nécessaires pour mettre en œuvre ces instructions dans les délais impartis. Il est cependant important de comprendre que l'amélioration de la qualité de service est un processus continu et cela nécessite un engagement permanent de la part de tous les acteurs. Le gouvernement est résolu à continuer de veiller de très près à la qualité des services mobiles offerts par les opérateurs et à œuvrer avec tous les acteurs concernés pour s’assurer que les consommateurs bénéficient d’un accès fiable et de haute qualité à ces services.
Quels sont les mécanismes de suivi que vous avez mis en place pour vous assurer que toutes les recommandations formulées seront appliquées ?
Il convient de rappeler que les mécanismes de suivi dont vous parlez ont toujours existé. Ils sont contenus dans les missions du régulateur qui est l’Agence de régulation des télécommunications (ART). Elle a mis en place un cadre de concertation permanent de contrôle et de régulation des activités des opérateurs de téléphonie mobile. En ce qui concerne le gouvernement, le ministère des Postes et Télécommunications a également créé un cadre de concertation public privé permanent pour discuter et échanger de ces problématiques. C’est ce qui justifie les rapports régulièrement fournis sur la qualité de service, les investissements opérés par les opérateurs, et qui permettent de suivre de près les progrès réalisés par les opérateurs en termes d'amélioration de la qualité de service et, de s'assurer de l’efficacité des mesures prises.
A quelles sanctions seraient exposés ceux des opérateurs qui ne respecteraient pas les recommandations formulées à l’issue de la dernière réunion ?
Comme je le disais précédemment, le contrôle et le suivi des activités des opérateurs est assuré par l’Agence de régulation. Et il revient exclusivement au régulateur après constat de non mise en œuvre, de prendre les sanctions qui s’imposent. A cet effet, charge lui a été réitérée à l’issue de cette rencontre, d’assurer le strict suivi de la mise en œuvre des recommandations formulées. En cas de non-respect de celles-ci, les opérateurs peuvent être soumis à des sanctions, conformément à la réglementation en vigueur. Ces sanctions peuvent inclure des amendes, des suspensions de licence ou même la révocation de la licence d'exploitation. Il est cependant important de noter que l’objectif du gouvernement n'est pas de « punir » les opérateurs, mais plutôt de garantir une meilleure qualité de service pour les abonnés de téléphonie mobile au Cameroun. Nous travaillons en étroite collaboration avec ces opérateurs, pour les aider à mettre en place les mesures nécessaires en vue de l’amélioration la qualité de service offerte à leurs abonnés.
Madame le ministre, les usagers continuent à penser que les coûts sont élevés. Y a-t-il une entente entre les opérateurs pour que ces coûts ne baissent pas ?
Sur la question du coût des services de téléphonie mobile, je voudrais rappeler que le Cameroun est classé comme l'un des pays les moins chers en Afrique, en termes de coûts d'appels et de données. Cependant il est important de reconnaître que cela ne signifie pas nécessairement que ces prix sont abordables pour tous les Camerounais. De manière générale, les consommateurs doivent savoir que la structuration des coûts nécessite une réorganisation du marché, en considération de la convergence des technologies, qui vient questionner la pertinence des segments de marché aujourd’hui. A une &eac...
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