Lutte contre les discours de haine et les violences : tirs croisés des universitaires

Un tonnerre d’applaudissements retentit au moment où le Pr. Armand Leka Essomba met un point final à son exposé. Le chef de département de sociologie de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences humaines de l’université de Yaoundé I vient de délivrer une leçon inaugurale sous le thème : « Penser la montée des discours de haine et les violences dans le Cameroun d’aujourd’hui ». Un propos dans lequel il a retracé, pendant une vingtaine de minutes, l’itinéraire des discours de haine au Cameroun tout en présentant ses manifestations, non sans appeler à un changement de paradigmes dans certains aspects de la construction de la Nation telle que l’éducation nationale et le financement de la recherche sur les fraternités communes. Une entrée en matière réussie pour un festin intellectuel dont les premiers plats ont été servis, hier 10 mai, dans un amphithéâtre 1003 bondé d’étudiants et d’universitaires. Il s’agit d’un colloque de trois jours qui aborde la thématique des « Discours de haine et violences au Cameroun : genèses sociales, formes émergentes et pistes de réponses ». Les travaux se sont ouverts sous la présidence du Pr. Luc Calvin Owono Owono, vice-recteur en charge des enseignements, de la professionnalisation et du développement des TIC, représentant du recteur de l’université de Yaoundé I. 
Les autres intervenants ont souligné l’importance de la tenue de ces moments de réflexion. Ainsi, pour le vice-doyen de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences humaines, l’université joue son rôle à travers ce colloque, en se saisissant d’une problématique qui interpelle les sciences humaines. Les autres orateurs ont souligné que les discours de haine et les violences diverses ont gagné du terrain au cours des dernières années, avec notamment l’exacerbation des propos stigmatisant certaines communautés. Les batailles électorales, les manipulations politiciennes, la démocratisation de la prise de parole grâce aux résea...