Quartiers chauds : la bataille de l’assainissement

Mardi 27 juin 2023, un homme, blessé par un poignard, arpente une ruelle du lieu-dit « Mini-ferme » à Yaoundé aux environs de 22h. Il appelle à l’aide. Des personnes viennent à son secours et le conduisent aux urgences du Centre hospitalier et universitaire, situé de l’autre côté de la route, à environ 200 mètres. Ce militaire en service à la Garde présidentielle rendra finalement l’âme quelques heures plus tard. Deux jours après, le 29 juin, le sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé VI, Joseph Alain Etoundi, signe une décision de mise sous-scellés de tous les bars, snack-bars, auberges et salles de jeux de Mini-ferme, Melen et environs. Le même après-midi, les scellés commencent à être apposés. Au final, 72 établissements ciblés seront fermés à Mini-ferme. A savoir, 54 débits de boisson, deux salles de jeux et 16 auberges. Suite à l’engagement des gérants de ces établissements de veiller à sécurité des lieux et dénoncer les malfrats, la mesure de fermeture de ces espaces prévue pour 30 jours est rapportée dans une autre décision de l’autorité administrative le 3 juillet 2023.La levée des scellés est ordonnée. Cette situation n’est pas anodine. Considéré comme un quartier chaud de la capitale pour les activités qui s’y déroulent, Mini-ferme a établi sa réputation en matière de plaisirs de la chair, de jour comme de nuit.
Sauf que des « Mini-ferme », il y en a dans quasiment tous les centres urbains du pays. Du Nord au Sud, en passant par l’Est et l’Ouest, les quartiers chauds surgissent comme des champignons et s’installent durablement. Les débits de boissons, salles de jeux et autres auberges se positionnent ainsi comme des épicentres d’activités peu recommandables. Notamment, la prostitution, la consommation de stupéfiants, ainsi que le grand banditisme. L’inquiétude vient de ce que le commerce du plaisir ne se cantonne plus à des zones précises. ...