Situation politique au Sénégal : et maintenant ?

La pression monte au Sénégal au fur et à mesure qu’approche l’élection présidentielle prévue en février 2024. Entre tensions et émergence de nouvelles forces politiques, le pays de Léopold Sédar Senghor retient son souffle en attendant ce rendez-vous crucial. L’avant-match en cours qui devra encore s’étaler sur les six prochains mois, livre déjà les prémices de joutes électorales épiques. Que ce soit au sein de la majorité présidentielle ou de l’opposition, l’on se perd encore en conjecture sur la figure qui émergera du lot pour créer la sensation le moment venu. Dans un camp comme dans l’autre, des batailles de positionnement ont déjà commencé. Non sans mettre en lumière certaines fissures. 
Au sein de la coalition Bennoo Bokk Yakaar au pouvoir, un climat délétère règne depuis que Macky Sall a levé le suspense en annonçant le 3 juillet dernier qu’il ne sera pas candidat à un troisième mandat en 2024. Entre les lieutenants du président sortant, une véritable guerre de succession prévaut. Certains dignitaires affichent au quotidien leurs ambitions comme potentiels successeurs à M. Sall. Amadou Ba, l’actuel Premier ministre, et Mahammed Dionne, son prédécesseur, qui se livraient jusque-là une guerre latente, ne s’encombrent plus d’artifices. Mais, cette bataille devrait davantage être rude avec l’entrée en scène annoncée de l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck. L’actuel président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et leader du parti Rewni, arrivé deuxième à la présidentielle de 2019, entend prendre sa revanche en février 2024 pour sa quatrième tentative. 
Dans le camp de l’opposition, la coalition Yewwi Askan Wi reste orpheline depuis l’inculpation par la justice de sa figure de proue, Ousmane Sonko, au lendemain des dernières émeutes qui se sont soldées par plusieurs morts et d’importantes destructions de biens. Ses ennuis judiciaires et la dissolution des Patriotes africains du Sénégal pour l’éthique, le travail...