Développement : comment préserver l’emploi

C’est un fait. La transformation digitale touche en profondeur le monde du travail. Au Cameroun comme ailleurs, la révolution numérique modifie à coup sûr certains secteurs d’activités et la nature du travail. Cette transformation rapide des compétences est porteuse à la fois d’immenses possibilités et de risques. Dans ce contexte de changement, il est à craindre que l’autonomisation et d’autres innovations numériques entraînent notamment des suppressions d’emplois à grande échelle. C’est fort de ce constat que Grégoire Owona, ministre du Travail et de la Sécurité sociale (Mintss) a initié hier à Yaoundé une journée de réflexion sur la mutation du travail face à la révolution numérique. Pour ces assises, les acteurs du monde du travail : administrations, organismes, institutions, syndicats, organisations professionnelles d’employeurs et experts ont été conviés pour réfléchir sur l’avenir du travail en pleine mutation. Et surtout, de voir dans quelle mesure se réinventer et s’adapter à cette nouvelle donne. L’objectif affiché étant d’anticiper sur des crises éventuelles, de trouver des alternatives dans les domaines où cela s’avère nécessaire. « Il est important de préserver les emplois et de garantir toujours la dignité des travailleurs, l’épanouissement de leurs familles, de sorte à améliorer la productivité et les gains de l’entreprise. Mais aussi de sorte à améliorer notre bien-être», a indiqué le ministre Grégoire Owona.
En effet, les analyses prospectives de McKinsey, un cabinet international de conseil en stratégie démontrent que 70% des métiers devraient voir plus de 50% de leurs tâches automatisées à l'horizon 2045. La crainte de l’explosion du travail connecté sera le risque de réduction des équipes. A titre d’illustration, l’introduction récente au Cameroun du véhicule de transport avec chauffeur à travers la plateforme « Yango » a suscité la grogne des syndicats du transport urbain qui voient ainsi planer de menaces sérieuse...