Bilinguisme officiel : place à l’évaluation

« Le Cameroun restera bilingue ou cessera d’être le Cameroun. Le bilinguisme fait partie de l’Adn culturel du Cameroun ». Propos du Sg de l’université de Douala, Pr Henri Désiré Modi Koko Bebey, à l’ouverture d’un colloque sur le bilinguisme le 14 décembre dernier. Un colloque international ayant pour thème : « Promotion du bilinguisme officiel au Cameroun de 1961 à 2023 : analyses diachroniques et perspectives ».
La rencontre a été organisée en collaboration avec la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (Cnpbm) ; la division de la formation linguistique bilingue de la présidence de la République et l’université de York (Canada). Université qui était représentée par le Pr Muriel Peguret, qui a donné une leçon inaugurale sur « Le mythe du bilinguisme canadien ». Sa présentation a mis en exergue les défis auxquels ce pays, qui totalise 100 ans de bilinguisme, est confronté. Au Canada, la communauté francophone est minoritaire et l’apprentissage du français par les anglophones cible principalement le secondaire.
« Peu de jeunes Canadiens continuent à utiliser le français après le secondaire. Le français au secondaire est vécu comme une fin en soi, alors que le bilinguisme c’est une vie, une culture. Il faut pouvoir allumer la flamme de la culture francophone », a-t-elle soutenu. Pour y parvenir, elle a suggéré des pistes. Les autorités canadiennes comptent s’appuyer sur le cadre européen commun de référence pour les langues. « Il faut viser l’objectif d’apprenant à vie et non l’objectif de compétence native », a proposé le Pr Muriel Peguret.
Avant la leçon inaugurale, Ama Tutu Muna, membre de la Cnpbm, a retracé l’évolution du bilinguisme au Cameroun, de la période coloniale à 2023. Elle s’est notamment appuyée sur l’armada de textes juridiques consacrant le caractère bilingue du Camerou...