Journée internationale de la migration Réalités mal connues sur le cas « Afrique »

Hier, la communauté internationale a célébré la Journée internationale de la migration. L’occasion a permis de lever des équivoques sur la question, surtout en ce qui concerne le continent noir. Des chiffres montrent qu’il y a plus de migrants européens que de migrants africains. Même si le nombre de migrants africains, 40 millions aujourd’hui, a augmenté de 30% depuis 2010, les migrants européens sont plus nombreux en valeur absolue et par rapport à leur poids démographique. « L’Afrique, c'est 16% de la population mondiale mais c’est 14% des migrants. Si on prend l’Europe, c’est 10% de la population mondiale, mais c’est presque 24% de la migration internationale », rappelle Flore Gubert, directrice de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD).
Autre réalité : les Africains migrent avant tout vers le reste de l’Afrique. Le mouvement est d’abord interne. Les migrants ouest-africains, par exemple, vont avant tout vers d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. « Si vous prenez 100 Africains qui quittent leurs pays en provenance d’Afrique de l’Ouest, il y en a 70 qui vont rester en Afrique, souligne Flore Gubert. Et sur ces 70, la grande majorité va privilégier un pays de la sous-région. Il y en a 15 qui vont se diriger vers l’Europe, et six vers l’Amérique du Nord. »
S’agissant des migrants africains, dans plusieurs cas, ils entrent dans le pays d’accueil avec un visa qu’ils n’arrivent pas à renouveler par la suite. La part des migrants africains qui s’embarquent sur des bateaux de fortune vers l’Europe est très faible, même si le nombre de victimes est vertigineux. On parle de plus de 27 000 morts ou portés disparus en mer depuis 10 ans. Les motivations des migrations africaines sont surtout économiques, à plus de 80%. Avec des retombées positives pour le pays d’accueil qui comble des pénuries de personnel et pour le pays de départ, qui reçoit des transferts de fonds, en hausse constante depuis 202...