Médias et entrepreneurs politiques : dans les méandres des discours de haine

Les discours de haine occupent de manière irréversible l’espace public. L’espace médiatique n’y échappe pas. Pendant trois jours, des acteurs issus de la presse, mais aussi de la sphère politique se sont penchés sur la question. C’était dans le cadre de la 5e édition des Journées citoyennes de la presse, tenue du 14 au 16 décembre au Palais des Congrès de Yaoundé. La rencontre organisée à l’initiative de l’association Médias, médiations et citoyenneté (2MC), en partenariat avec la Fondation Paul Ango Ela et de The Muntu Institute, a mobilisé divers profils pour discuter autour d’un thème : « Médias, entrepreneurs politiques et discours de haine : quelles responsabilités ? »
Pas de hasard dans le choix du thème. En effet, le discours de haine renvoie selon l’Unesco à « tout type de communication ou de comportement, constituant une atteinte ou utilisant un langage péjoratif ou discriminatoire à l’égard d’une personne ou un groupe en raison de leur identité, en d’autres termes, de l’appartenance religieuse, de l’origine ethnique, de la nationalité, de la race, de la couleur de la peau, de l’ascendance, du genre ou d’autres facteurs constitutifs de l’identité. » Valentin Siméon Zinga, président de l’association 2MC, a rappelé l’urgence d’assainir la sphère informationnelle, qui n’échappe pas au diktat des discours de haine, amplifiés par les outils du numérique. Dans un environnement où la mise en circulation de la parole politique est tenue par les instances politique, citoyenne et médiatique, il urge de rappeler le rôle des médias. « Schématiquement, les politiques élaborent et produisent des discours auxquels sont exposés les citoyens par l’entremise des médias, qui en assurent la mise en circulation »...