Pr. Narcisse Mouelle Kombi: « Il s'agit de faire émerger une nouvelle pépinière de plumes »

Ministre des Arts et de la Culture.

Monsieur le ministre, quelles sont les innovations de cette deuxième édition du concours littéraire national jeunes auteurs ?

Au regard de l’engouement remarquable manifesté par nos jeunes compatriotes lors de la première édition, un constat a été fait : de nombreuses candidatures  n’ont pu être retenues. La vocation du gouvernement étant d’apporter dans la mesure du possible, des réponses aux aspirations légitimes des citoyens, cette deuxième édition est d’une part, élargie à un autre genre littéraire en plus de la nouvelle, en l’occurrence la poésie. D’autre part, l’âge limite est augmenté de cinq ans, soit 35 ans à la date limite de dépôt des candidatures. Par ailleurs, les délégations départementales du ministère des Arts et de la Culture que j’ai récemment mises en place, constituent entre autres, la réponse au besoin d’étendre les points d’inscription et de dépôt des œuvres des postulants sur toute l’étendue du territoire national.

Est-ce à dire que la première édition a été concluante ?

Cette première tentative a connu une participation peut-être pas massive, mais déjà acceptable des jeunes Camerounais. En effet, nous avons enregistré 184 candidatures sur l’ensemble des dix régions et même de la diaspora, notamment la candidature d’un de nos compatriotes vivant à Kuala Lumpur, en Malaisie. Ce qui dénote de l’intérêt que cette activité a suscité auprès des jeunes, mais aussi et surtout de la disponibilité de cette couche de la population à montrer de quoi elle est capable à partir du moment où une perche lui est tendue. Nous avons donc à travers ce concours, permis aux jeunes d’étaler leur génie dans le domaine de la créativité littéraire et nous n’avons pas été déçu au regard de la qualité des textes qui nous ont été envoyés. Au terme des délibérations, 15 meilleures nouvelles ont été retenues et publiées dans un ouvrage collectif intitulé « Paradis d’enfer », ouvrage qui a été présenté au public lors de la dernière édition du FENAC et qui circule dans différents salons et foires du livre, comme à Casablanca il y a quelques semaines et comme ce sera le cas au Salon du livre de Paris ce mois de mars.

Qu’apporte un tel concours à la littérature camerounaise ?

Le Cameroun, comme vous savez, est un important vivier de prix littéraires à travers le monde. A titre d’illustration, sur les 46 grands prix littéraire d'Afrique noire, 13 de nos compatriotes sont lauréats : Jean Ikele Matiba en 1963, François Borgia Evembe en 1967,  Francis Bebey en 1968, Abbé Mviéna en 1971, Etienne Yanou en 1975, Yodi Karone en 1982, Victor Bouadjio en 1989, Calixte Beyala en 1994, Gaston Paul Effa en 1998, Patrice Nganang en 2002, Léonora Miano en 2011, Eugène Ebodé en 2014 et tout dernièrement Hemley Boum en 2016. Bien plus, actuellement l’auteur au contrat le plus cher en Afrique est Imbolo Mbue, originaire de Limbe, dont les droits du premier roman ont été cédés à un million de dollars environ. Ainsi, qu’ils soient francophones ou anglophones, la qualité de nos écrivains n’est plus à démontrer. Par conséquent, il s'agit avec cette édition du concours littéraire national, de faire émerger une nouvelle pépinière de plumes camerounaises à même de surfer sur les voies de l'excellence littéraire dont les jalons ont été posés par leurs illustres prédécesseurs. La détection de cette nouvelle cuvée d'écrivains contribuera de manière significative, non seulement à apporter une modeste contribution à la résolution des problèmes ponctuels de notre société, mais aussi par extension, continuera à porter au firmament l'étendard de la littérature camerounaise.

Que peut espérer un participant à cette compétition ?

La participation à un concours littéraire a d’abord pour objectif de voir la qualité de son écriture reconnue, notamment à travers le plus important, c’est-à-dire la publication de son œuvre et sa diffusion. Néanmoins, j’ai souhaité que les auteurs puissent garder un excellent souvenir et peut-être à partir de là, un encouragement à persévérer dans l’écriture. A ce titre, des prix en espèces et en nature vont se rajouter à cette première reconnaissance. Pour vous donner un ordre d’idée, les deux premiers du Concours 2016 ont reçu chacun outre un ordinateur portable, un prix en espèces de 500 000 FCFA. On ne devrait pas trop s’éloigner de cette mesure cette année. La meilleure gratification demeurant cependant l’édition, la publication et la diffusion de son œuvre qui permet de donner de la visibilité à l’auteur. Jeunes écrivains et écrivains en herbe, à vos plumes.
« Patrimoines culturels e...

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