Interview : « Le Cameroun est au cœur de l’exercice du pouvoir mondial »

Le décryptage de S. E. Michel Tommo Monthé, ambassadeur, représentant permanent du Cameroun auprès des Nations unies à New York, Etats-Unis d’Amérique.


Monsieur l’ambassadeur, comment va se dérouler ce jeudi l’élection de notre compatriote Philemon Yunji Yang à la présidence de la 79e Assemblée générale de l’Onu ?
C’est une élection qui va se dérouler normalement parce qu’il n’y a pas de contestation. Pourquoi ? Parce que, d’après le système de rotation en vigueur, le poste de président de la 79e session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (Onu) revient à l’Afrique. Et l’Afrique s’est déjà entendue pour endosser un seul candidat. Cet endossement a eu lieu au cours du Sommet de l’Union africaine au mois de février 2024 à Addis-Abeba. Il n’est plus besoin de vous dire qu’effectivement au départ, il y avait concurrence car lorsque le poste a été déclaré vacant et destiné à l’Afrique, le Cameroun a été le premier à postuler. C’était en 2020. Mais, l’Afrique du Sud avait aussi postulé et les négociations entre les deux pays ont duré de 2020 jusqu’en février 2024. Cétait  un long processus mais, comme vous le savez, l’Union africaine dispose d’un Comité ministériel de candidatures et ce Comité travaille sur la base des règles établies. En dernier ressort, c’est l’application de ces règles qui a permis de départager les deux candidats et l’Afrique du Sud s’est finalement retirée en faveur du Cameroun. Et la candidature de Philemon Yunji Yang a été endossée. A partir de ce moment, le bureau d’observation de l’Union africaine à New York a transmis au Secrétariat général des Nations unies les candidatures de l’Afrique qui ont été endossées pour différents postes y compris celle-là. C’est sur cette base donc que ce jeudi 6 juin 2024 a été fixé pour élire formellement à 15h, heure locale, le président de la 79e Assemblée générale de l’Onu.  Il va sans dire que cette élection se déroule trois mois avant la prestation de serment et la passation de témoin entre le président sortant et le nouveau président élu. Ce sera le 10 septembre prochain.
 

Comment se fait la mobilisation au niveau de l’Onu ?
Il n’y a pas de mobilisation diplomatique particulière au niveau de l’Onu puisque l’Assemblée générale ayant été saisie de la date et de l’heure, tous les Etats-membres viennent participer à l’élection. Le président sortant a envoyé une lettre aux Etats-membres pour les informer qu’il y aura élection ce 6 juin et ils vont venir. C’est un événement très couru. Le Secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres sera là.  La mobilisation aurait été plus spéciale dans la communauté diplomatique s’il y avait concurrence. Si c’était le cas, on aurait encore battu campagne. Mais, dans le cas présent, l’élection se fera par acclamations sans bulletin secret. Donc, la mobilisation est automatique. Du reste, ce jeudi, il y aura une autre élection en matinée, celle des membres non-permanents du Conseil de sécurité de l’Onu et dans l’après-midi, celle du président de la 79e Assemblée générale de l’Onu. Le 6 juin est donc ici une journée électorale. Le lendemain, vendredi 7 juin, il y aura élection des membres du Conseil économique et social.
 

Le Cameroun s’est-il bien préparé ?
Le Cameroun est concerné en premier lieu car c’est son national qui va être élu. Il va sans dire que c’est un événement diplomatique de premier ordre. A partir du moment où notre candidat a été endossé par l’Union africaine, cet événement a fait l’objet de plusieurs réunions de préparation aussi bien au ministère des Relations extérieures qu’ici à New York à la Mission permanente. Votre présence montre aussi que la presse nationale est mobilisée. Le ministre lui-même est là avec les directeurs-clés. Le ministre conduit une forte délégation qui comprend, outre ses principaux collaborateurs du département, les ambassadeurs du Cameroun à Addis-Abeba, à Genève et à Washington. Ce sont les ambassadeurs qui auront beaucoup de travail à faire en relation avec la Mission du Cameroun tout au long du mandat de Philemon Yang pour constituer le cercle diplomatique qui va veiller à la bonne tenue de ce mandat. La communauté camerounaise à New York et ses environs est également mobilisée parce que c’est un grand jour, un jour de célébration. Une grande réception de célébration sera d’ailleurs offerte demain à l’Assemblée générale
 

Quelles seront les retombées du mandat de Philemon Yang pour le Cameroun ?
D’abord, le public diplomatique et le public politique posent très souvent cette question....

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