Interview : « Cette élection permettra au Cameroun de renforcer son leadership »

Dr Christian Pout, ministre plénipotentiaire, directeur du Centre d'analyses stratégiques, de prospective et de crises au ministère des relations extérieures.


L’ancien Premier ministre, Philemon Yang, a été élu jeudi dernier, président de la 79e Assemblée générale de l’ONU. Quelle est la plus-value de cette élection pour le Cameroun ?
L’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies est une mission lourde et complexe. Bien menée, cette fonction confère au Cameroun un privilège et des atouts diplomatiques inestimables. Ainsi, l’élection de l’ambassadeur Yang mettra en exergue la maturité du Cameroun, sa capacité à fédérer les efforts de la communauté internationale, en vue de la recherche des solutions appropriées aux multiples défis que connaît le monde. En tant qu’atout diplomatique majeur, cette élection traduit la reconnaissance internationale de notre engagement pour le multilatéralisme et notre attachement aux buts et principes de la Charte des Nations unies. Il confirme aussi le crédit dont jouissent le Cameroun et son chef, Paul Biya, sur la scène internationale. Ainsi l’Afrique, par le mandat de l’ambassadeur Yang incarnera le rôle de « mendiant de la paix » et s’emploiera durant une année, à appliquer aux défis globaux de notre temps, les méthodes qui, dans la tradition africaine, permettent de résorber les différends, à l’instar de celle de l’arbre à palabre. Pour tout dire, cette élection traduit l’aptitude de notre pays à porter la voix de l’ensemble des Etats membres, permettant ainsi de consolider son image de marque, d’étendre et de renforcer son leadership aux plans sous-régional, continental et mondial. A terme, les retombées d’une présidence réussie de l’Assemblée générale sont nombreuses, davantage immatérielles que matérielles : renforcer l’image de marque et le rayonnement du pays ; influencer au mieux de nos intérêts, de nos options et de nos priorités nationales, les jeux d’alliance qui se nouent dans l’environnement international aux Nations unies ; consolider les amitiés et orienter vers notre pays, des courants d’investissements à partir des pays, des grands groupes et d’autres acteurs multilatéraux, dans le domaine économique, social et culturel.
 

Globalement, comment évaluez-vous la présence camerounaise au sein des institutions internationales ?
S’il est vrai que des Camerounais continuent d’intégrer la Fonction publique internationale (FPI), il n’en demeure pas moins qu’il existe une sous-représentation en la matière qui semble s’inscrire en deçà de ce que les ressources humaines nationales permettent légitimement d’escompter. Ainsi, il est nécessaire d’améliorer la présence quantitative et qualitative des camerounais au sein de la FPI. A cet effet, le chef de l’Etat avait indiqué, dans son discours de clôture du deuxième congrès extraordinaire de l’Union nationale du Cameroun qui s’est tenu le 14 septembre 1983 que « Le Cameroun poursuivra son rayonnement par une présence active et réaliste sur la scène internationale ». Aussi, le gouvernement a-t-il pris de nombreuses mesures favorisant la promotion du placement de ses nationaux dans la FPI aux postes stratégiques de responsabilité. Elles concernent l’élaboration et l’adoption d’un document de Stratégie nationale de placement des Camerounais dont la mise en œuvre contribuera à l’augmentation du nombre des camerounais dans ces instances. La mise en œuvre depuis 2013, dans le cadre du programme 077 du ministère des Relations extérieures, (« Redynamisation de la coopération multilatérale et de la coopération décentralisée »), d’une l’Action relative à la « Valorisation de la présence du Cameroun sur la sc&egrav...

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