Bon anniversaire CT !

Entre la parution du premier numéro, le 1er juillet 1974, et le passage au tout digital en 2024, le journal a considérablement évolué.


Cameroon Tribune a 50 ans ce jour. Son histoire remonte au lundi 1er juillet 1974. Le premier numéro du « Grand quotidien national », sur une longue série, est en kiosque. Premier numéro, première Une donc et « premières foudres de Jupiter » aussi. Le titre principal à la Une, sur trois colonnes : « Après Mogadiscio, Paris, Rabat et Dakar : Ahidjo est de retour », n’aurait pas plu. Dixit Jacques Fame Ndongo, tout premier coordonnateur de la rédaction de Cameroon Tribune. Dans ses habits bleus, sur 12 pages et en format tabloïd, CT en français ne passe cependant pas inaperçu en kiosque. 12 000 exemplaires, vendus à 40 F chacun, ont été tirés. L’hebdomadaire en anglais, -encre rouge, huit pages, 4000 exemplaires-  suit le même jour. Ambition : assurer aux lecteurs des informations claires, crédibles et, dans toute la mesure du possible, complètes. Et aussi devenir un repère incontournable dans un paysage médiatique en construction. 1974 – 2024 : 50 années se sont écoulées. Les missions sont restées les mêmes. L’engagement aussi. CT a fait sa part. 50 ans d’actualité couverts, de Unes incisives et parfois décalées, de culture, d’information générale. De crises quelques fois. Ces cinq décennies n’auront effectivement pas été un long fleuve tranquille. Photographies.
La toute première campe les circonstances qui conduisirent le gouvernement à fonder ce journal. Essama Essomba, ancien directeur de la rédaction de CT, éditorialiste à la retraite, rapporte que la gestation fut longue. « Plusieurs témoignages concordants font remonter l’idée de création d’un quotidien national d’information à l’aube de l’indépendance du Cameroun proclamée le 1er janvier 1960 », relève-t-il. Après moult tractations, consultations et essais, le projet aboutit finalement en 1974. Conçus et réalisés en amont par la Société camerounaise de publication (Scp), les contenus du journal sont pris en charge par les Ateliers graphiques du Cameroun (Agracam). De 1974 à 1984, c’est la période des premiers pas. Sur le plan de la production, il y a beaucoup de travail manuel, de la rédaction des articles à l’imprimerie. Les équipements sont peu adaptés. Ce qui n’entache en rien l’enthousiasme des jeunes rédacteurs frais émoulus des écoles de journalisme de Yaoundé, de Tunis et de Lille. Ils ont en moyenne 24-25 ans. Conscients des enjeux, du défi à relever (produire un journal tous les jours) et de devoir faire leurs preuves, ils s’attèlent efficacement et joyeusement à la tâche. 
Les résultats ne se font pas attendre : le quotidien étale son contenu à travers une rubrication et une mise en page professionnelles, indicatrices des options prises. « A l’écoute de la Nation », « Magazine », « Sports », « Au-delà de nos frontières », « Yaoundé », « Douala », « Echos de nos provinces » campent des sujets variés. Il y a aussi les dossiers, les grands reportages, les tables-rondes, les tribunes « Arts et lettres, « Sciences », « Economie », « Femmes », « Jeunes », « Histoire et tradition ». Un ensemble d’espaces permettant à des spécialistes de vulgariser leurs connaissances, et au journal d’éduquer les citoyens appelés à construire la Nation dans la paix, l’unité et le progrès. L’humour caustique a déjà une place dans les colonnes de CT à cette époque à travers la rubrique « Grain de sel », ancêtre d’Autant le dire » et de « Coup d’Griff ». Des signatures se font remarquer : Jacques Fame Ndongo, Jean Mboudou, Jean Pierre Biyiti Bi Essam, Peter Mabu, Joseph Bela Nga, Casimir Datchoua Soupa, entre autres. « C’est une époque héroïque, au regard des conditions techniques et technologiques », assure Augustin Fogang, un ancien rédacteur en chef technique.
CT entre allègrement et avec beaucoup de changements dans la décennie 84-94. Selon des aînés dans le métier, l’avènement du Renouveau national en 1982, dont le vent de libéralisation a soufflé sur l’ensemble des secteurs de la vie nationale, a « libéré les médias de la peur de mal faire ou d’oser qui habitait les rédactions ». CT affiche une identité toujours plus affirmée, qui lui confère le statut de journal de référence. Il se distingue par une présentation soignée au plan esthétique et graphique. On opte pour ...

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