Prix, croyances, absence de culture du don d’organes : ces obstacles qui freinent le processus

Un geste héroïque, réalisé en 2021 par le nommé Yves Balogog. Il avait décidé de donner un de ses deux reins à son frère aîné, Bertrand, souffrant d’insuffisance rénale. C'était lors de la première transplantation rénale au Cameroun à l'Hôpital général de Yaoundé. Un geste altruiste qui n’entre pas encore dans l’habitude des Camerounais. D’ailleurs, sur le site de l’Hôpital universitaire de Genève, un article annonçant son partenariat avec le Cameroun pour la réalisation de la greffe de rein donne à voir des raisonnements d’un autre genre. Plusieurs commentaires en bas de l’article attirent l’attention. Certains internautes proposent la vente d’un de leurs reins. L’auteur de l’article leur explique qu’il s’agit d’une action gratuite et non tarifée. Plusieurs estiment que c’est un risque énorme qui doit être rémunéré. Ces internautes ne sont pas les seuls à le penser. Même dans la rue, sur une dizaine de personnes interrogées, un seul s’est dit capable de donner un rein ou un tissu corporel gratuitement, seulement s’il s’agit d’un proche qui est dans le besoin. Cela montre à suffisance que la culture du don d’organes n’est pas encore ancrée dans notre culture.
L’autre grand obstacle à expansion du transfert de technologie reste les coûts. Ce n’est pas l’intervention chirurgicale en elle-même qui est coûteuse, mais il faut compter le séjour à l’hôpital avant et après celle-ci. En plus, d’autres coûts rentrent en compte pour les évaluations préopératoires, les soins postopératoires, les consultations de suivi et autres tests, sans compter dans certains où le patient doit prendre des médicaments à vie, explique un spécialiste en santé publique. Il ajoute que plusieurs patients ayant même entamé des tests préopératoires ont dû désister à cause des prix de certains examens.    
Comme si cela ne suffisait pas, certaines croyances religieuses et traditionnelles ...