Charles Assalé : le nationaliste et l’homme d’Etat

On connaissait Charles Assalé, l’homme politique, Premier ministre du Cameroun indépendant entre 1960 et 1961 et du Cameroun oriental entre 1961 et 1965, membre de l’Assemblée territoriale française. On avait aussi peut-être entendu parler de sa vie de syndicaliste. Mais le grand public sait-il vraiment grand-chose de son histoire personnelle ? Est-il suffisamment informé du rôle majeur que cette figure importante de l’histoire du Cameroun a joué dans l’indépendance de ce pays ? C’est peut-être en s’étant posé ces questions et d’autres que Simone Aubierge Edzoa a entrepris de se livrer à un devoir de mémoire, en restituant la véritable trajectoire de son grand-père dans un ouvrage biographique. Un livre intimiste, document-hommage à celui qui l’a tant couverte de son amour de « papy » et qui s’intitule : « Charles Assalé, pionnier du mouvement nationaliste camerounais ». Il s’agit de 232 pages d’un récit publié aux Editions Ebook Africa en 2024.
On découvre, en les parcourant, l’enfance difficile du « sujet-héros », tel que le désigne le Pr. Jacques Fame Ndongo préfacier de cet ouvrage. On suit la trajectoire de cet homme dont le destin est à la fois le fruit de la rudesse de l’existence et de la méchanceté des hommes et du grand esprit de solidarité qui prévalait néanmoins à cette époque. Le livre retrace sa vie à Ayos, où il devint infirmier, ses amours, ses peurs, les drames qu’il a vécus, ses actes de bravoure, ses voyages hors du pays pour défendre les communautés de travailleurs qu’il représentait, sa rencontre et ses rapports avec certaines personnalités telles que Ahmadou Ahidjo, Fouda André, Mgr René Graffin, ou encore Um Nyobe. Concernant le dernier cité, l’auteur se désole que certains lui attribuent la paternité de l’Union des populations du Cameroun (UPC). Elle relate les épisodes ayant conduit à la création de ce parti politique, avec comme acteur majeur, son grand-père, Charles Assalé. Ceci, sans tout...