Développement de la production agricole : des semences, mais pas que

L’essor du secteur repose aussi sur la recherche de solutions pour résoudre les contraintes liées à l’accès au financement, au foncier, etc. L’Etat s’y attèle.

Deux protocoles d’accord ont été signés le 8 juillet dernier à Yaoundé, entre le Projet de développement des chaînes de valeurs riz, logé au ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) et l’Institut de recherche agricole pour le développement (Irad). Ceux-ci portaient respectivement sur la production de neuf tonnes de semences de variétés adaptées de riz et sur la formation des coopératives de production de semences certifiées de riz. A travers ces accords, le Directeur général de l’Irad, le Dr. Noé Woin, et Gregory Muluh, coordonnateur du projet sus-indiqué, ont traduit dans les faits la détermination de l’Etat à donner une nouvelle saveur et un nouveau coup de pouce à la production agricole au Cameroun. Car, l’objectif de ce Projet est de contribuer à l’augmentation de 45 000 tonnes par an de la production de riz dans un délai relativement court.  
Dans la foulée, l’on a appris qu’il s’agissait de neuf variétés de riz Nerica, fruit de la coopération avec l’organisation panafricaine Africa Rice. C’est le cas de Nerica 2,3,4 dont les rendements moyens se situent entre cinq et huit tonnes par hectare. Pour les variétés Nerica L36 et 56, les rendements vont passer de cinq à huit tonnes par hectare. Cette autre initiative, loin d’être un fait anodin, traduit, comme l’a rappelé le ministre, Gabriel Mbairobe, la volonté du gouvernement d’opérer une véritable « révolution agricole, en modernisant nos moyens de production et en transformant davantage nos produits agricoles ». L’exemple des semences de riz n’est pas un cas isolé. La même attention est accordée aux autres spéculations (banane-plantain, maïs, manioc, etc.) L’adoption du Plan national de développement des semences agricoles en 2021, qui est une déclinaison de la Politique nationale des semences végétales de 2018, le confirme. 
Mais le hic ici c’est qu’en dépit des nombreuses initiatives prises dans ce sens, le déficit structurel, en ce qui concerne le riz par exemple, est évalué à environ 450 000 tonnes par an pour une production nationale estimée à seulement 190 000 tonnes. En d’autres termes, la production nationale peine à nourrir les Camerounais ou, si l’on veut, ne leur permet pas de consommer cet aliment à satiété. Et c’est aussi à ce niveau que se situe tout le défi de la production agricole au Cameroun. D’où la nécessité de voir les choses bien au-delà des problèmes de semences. Il est ici question d’adresser, de manière holistique, certaines contraintes sur lesquelles reposent l’essor véritable de la production agricole. Ces difficultés ont pour noms : insuffisance des financements, difficile accès à la terre, disponibilité des résultats de recherches, etc. L’insuffisance de financements se traduit par exemple par le déficit de structures de financement adaptées au secteur rural, la faible mobilisation de l’épargne rurale, la réduction des flux privés de financement et la faible capacité de gestion du crédit, entre autres. On parle surtout de besoins estimés à plusieurs centaines de mi...

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