Débats dans les médias audiovisuels : on peut mieux faire

Malgré les multiples mises en garde et rappels à l’ordre des autorités de régulation, de nombreux dérapages, notamment des injures contre les institutions et ceux qui les incarnent, persistent dans ces programmes.

A l’origine, il s’agissait de rendez-vous entre journalistes à la radio ou à la télévision. Samedi ou dimanche, à une heure convenue avec le public, les professionnels se retrouvaient pour prolonger l’analyse et le débat autour des sujets phares développés par la presse tout au long de la semaine. Pour des besoins de diversité et de quête d’audimat, le concept a inclus des experts de différents domaines, hommes politiques et acteurs de la société civile. Des moments sacrés où l’on croisait le verbe, certes, mais où le téléspectateur ou l’auditeur ressortait encore plus édifié, rassasié qu’il était de données nouvelles pour une meilleure compréhension de l’actualité. A cette époque, qui s’éloigne de plus en plus dans le rétroviseur, les invités avaient de la tenue. Les tensions perceptibles entre eux se résolvaient par des arguments avec des éléments fouillés. On reprenait et corrigeait l’autre avec respect, sans aucun projet d’humiliation. Les présentateurs étaient maîtres de leurs plateaux. C’était le bon vieux temps. Malheureusement, au nom de la liberté d’expression, la soupe servie dans les débats et talkshows des chaînes de télévision et de radio est de plus en plus difficile à avaler. 
Ces espaces sont désormais des plateformes où règnent la cacophonie, la violence et la surenchère verbales. Ils sont devenus un terrain propice aux règlements de comptes, aux injures, aux appels à l’insurrection et au soulèvement contre les institutions, aux discours de haine, etc. Avec un pic généralement observé à l’approche des consultations électorales, comme c’est le cas actuellement, avec les scrutins attendus en 2025. Ces dérives inquiètent parce qu’elles persistent malgré les multiples rappels à l’ordre effectués par les autorités chargées de la régulation à divers niveaux. Le dernier avertissement en date est celui du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement. « Il est inacceptable que des compatriotes, fussent-ils des leaders de partis politiques ou d’opinion, usent de propos irrévérencieux, injurieux voire offensants à l’égard de celui qui préside légitimement et avec bonheur aux destinées du Cameroun. Le gouvernement de la République désavoue et condamne avec force ces écarts de langage que certains de nos concitoyens se permettent impunément, sous le couvert de la démocratie, faisant fi aussi bien de la bienséance que des lois et règlements de la République », écrit René Emmanuel Sadi dans un communiqué rendu public le 18 juillet dernier.
Le Conseil national de la Commun...

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