Médias audiovisuels et cybernétiques : dans les arcanes de la création

Était-ce un pari risqué ? Alain Koe Voundi s'y est aventuré. Disséquer le management de l'audiovisuel au Cameroun à travers son premier livre. Il ne s'agit pas d'interroger le système de gestion de ces entreprises de presse. Bien loin de là. Dans « Management de l'audiovisuel et de la communication cybernétique au Cameroun : la longue marche vers l'assomption d'une vision depuis 1990 », Alain Koe Voundi propose une lecture de la manière dont le gouvernement a posé les bases de ces médias au fil des années. Dans cet essai de 227 pages, l'auteur, premier directeur chargé des dossiers de demandes de licences audiovisuelles au ministère de la Communication (Mincom) de 1999 à 2003, raconte l'évolution des textes qui encadrent ces deux types de médias depuis 1990. Une cérémonie de sortie officielle du livre a été organisée le 25 juillet dernier au siège des Éditions Afrédit à Yaoundé.
Cet ouvrage permet donc à l'auteur de poser quelques constats. Pour Alain Koe Voundi, un changement de fond s'est opéré dans le secteur de l'audiovisuel au Cameroun avec la libéralisation survenue en 1990. « Beaucoup de choses ont été faites, mais beaucoup reste encore à faire », va-t-il insister. Par exemple avec ce décret du 3 avril 2000 portant sur l'audiovisuel et l'octroi des licences, il est désormais possible de les attribuer. Sauf que l'auteur s'étonne de ce que depuis lors, un seul ministre à ce poste a pu octroyer moins de cinq licences. Jusqu'à présent, c'est le règne de la tolérance administrative. "Jusqu'en 2015, on parlait de licences audiovisuelles. Mais désormais, il y a des concessions, des agréments en plus", souligne-t-il. Pour Alain koe Voundi, il faudrait clarifier la situation parce que cela pénalise le développement du pays. « Une bonne partie des poten...