Entreprises locales de travaux publics : Mention passable

Elles sont de plus en plus pointées du doigt dans les retards de livraison de chantiers routiers.

Il n'y a pas de meilleur précurseur de développement que des routes et autoroutes bien réalisées. Le Cameroun en a besoin pour poursuivre sereinement sa marche vers son développement. Et pourtant, le tableau observé jusqu’ici laisse plutôt perplexe. En effet, la Stratégie nationale de développement 2020-2030 prescrit le bitumage de 6000 km ; la réhabilitation de 3000 km de routes bitumées ; et l'entretien permanent du réseau routier. A ce jour, le bilan à mi-parcours de cet objectif révèle qu'on est à 1368,64 km de nouveaux itinéraires sur 2400 km à réaliser entre 2020 et 2023 ; la réhabilitation de 510,22 km de routes bitumées, contre un objectif de 1200 km. Des contreperformances qui trouvent plusieurs raisons, dont la faible performance des entreprises. Des évaluations réalisées font état de ce que plusieurs projets d'infrastructures routières rencontrent des difficultés liées à la défaillance des entreprises avec pour conséquence l'abandon des chantiers, la livraison tardive des marchés (en phase d'études ou de travaux) ou leur résiliation. Entre 2019 et 2024, 27 marchés ont été résiliés, sans compter ceux clôturés sur la base d'un protocole d'accord sans grand renfort médiatique, question de sauvegarder le tissu des PME locales des conséquences de la résiliation pour défaillance. 
Pour Guillaume Wamal, président de l'Association nationale des entreprises de l'entretien routier, du bâtiment et des travaux publics du Cameroun, la concertation initiée par le ministère des Travaux publics (Mintp) avec les entreprises, bureaux d'études techniques et cabinets du secteur des bâtiments et travaux publics pour un diagnostic des maux qui plombent la performance des entreprises locales du secteur le 31 juillet dernier est des plus opportune. « Cette initiative originale du ministre des Travaux publics a été particulièrement appréciée par les entreprises du secteur des bâtiments et travaux publics, parmi lesquelles les Petites et moyennes entreprises camerounaises spécialisées dans l'entretien routier, largement majoritaires. En effet, en tant que bras armé de l'État, prérogative accordée au secteur privé dans le cadre du programme de relance de l'économie nationale du milieu des années 1990, dans le domaine de l'entretien routier notamment, ajouté à son rôle de moteur de l'économie proclamé dans les documents de stratégie nationale de développement 2020-2030, le secteur privé se doit d'être en dialogue permanent avec l'État, relève-t-il.
Il se pose en effet depuis quelque temps le problème de compétence des entreprises mobilisées sur les chantiers. Que de réunions de mise au point organisées par le ministre des Travaux publics, que de mises en demeure transmises, que de délais de livraison des travaux prorogés. Pour Paul René Jouonang, expert et consultan...

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