Conflits intercommunautaires : il faut en finir
- Par Lucien BODO
- 20 août 2024 11:07
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Pour venir à bout de ce phénomène qui persiste malgré l’action du gouvernement, des autorités administratives et d’autres acteurs concernés, des solutions pérennes et mieux adaptées au problème s’avèrent urgentes.
Trois personnes ont péri à Magba, dans le Noun, le 8 août dernier, suite à des affrontements entre les communautés Bamoun et Tikar. Le bilan communiqué par le gouverneur de l’Ouest, Awa Fonka Augustine, fait également état de sept blessés admis à l’hôpital, 20 boutiques parties en fumée et deux autres pillées dans le principal marché de la localité. Le calme est, depuis lors, revenu après les concertations menées par les autorités administratives. Cette situation suscite néanmoins beaucoup de préoccupations dans la mesure où Magba n’est pas la seule concernée par ce type de problème. Régulièrement, des conflits entre communautés partageant le même espace vital surviennent dans d’autre parties du pays, avec une tendance à la récidive. Une situation qui perturbe la paix sociale et entrave les efforts de vivre-ensemble.
Face à cela, le gouvernement, les autorités administratives, les chefs traditionnels et les leaders communautaires se mobilisent à divers niveaux pour apaiser les esprits et restaurer le calme, en fonction de la gravité de la situation. Ces efforts conjoints se heurtent malheureusement à des résistances. Puisque des conflits surviennent de manière sporadique çà et là, avec un bilan humain et matériel parfois lourd. L’un des cas les plus dramatiques a eu lieu en décembre 2021. Une trentaine de personnes avaient alors perdu la vie suite à de violents affrontements entre Musgums et Arabes choas dans le Logone-et-Chari, région de l’Extrême-Nord. Et une centaine d’autres avaient été blessées. Devant la gravité de la situation, des milliers de personnes avaient dû trouver refuge dans le Diamaré, pour certains, et au Tchad voisin, pour d’autres. Des conflits violents ont également souvent opposé des communautés cohabitant à l’Est, ou encore dans le Sud.
Les conséquences sont diverses : déplacement massif des populations fuyant les violences (majoritairement des femmes et des enfants), cristallisation de la haine et instauration d’un climat de méfiance réciproque, ralentissement de l’activité économique, insécurité, etc. L’histoire, la course aux ressources naturelles vitales, le mauvais usage des réseaux sociaux, ou encore l’action voilée de certains acteurs politiques sont quelques raisons à l’origine de ce phénomène....
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