« Un outil opérationnel de gestion de toutes les situations est en gestation »
- Par Lucien BODO
- 27 août 2024 13:23
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Angèle Ndzié Ntsama, Directeur de la Protection civile au Minat
Mme le Directeur, durant les sessions annuelles de l’Observatoire national des risques tenues la semaine dernière à Yaoundé, il a été noté que les risques de catastrophes se multipliaient au Cameroun. Qu’est-ce qui explique cette situation ?
L’augmentation du nombre de risques et des catastrophes est un phénomène mondial, qui n’est pas spécifique au Cameroun. Il ne s’agit pas de nouveaux risques, mais plutôt de l’augmentation de la fréquence de leur occurrence et également de l’aggravation de leur impact sur les populations et l’environnement. Dans notre contexte, du fait de la persistance des effets induits des changements climatiques, l’on assiste par exemple à des vents violents, des glissements de terrain et surtout des inondations (à l’instar de celles survenues cette année à Santchou dans le Département de la Menoua, à Blangoua dans le département du Logone et Chari et il y a quelques jours, et à Tcholliré dans le Département du Mayo-Rey). Sur le plan humain, l’incivisme des populations lié notamment au non-respect des mesures de prévention et de sécurité routière, ainsi qu’au non-respect des normes de construction, sont à l’origine de l’augmentation des accidents de la voie publique, des incendies et des effondrements d’immeubles entre autres. Sur le plan sanitaire, il faut déplorer l’apparition de certaines maladies résurgentes et émergentes telles que le choléra, la rougeole, de fièvre jaune, ainsi que des épizooties et zoonoses telles que la variole de singe, qui touchent plusieurs régions...
Le dispositif actuel de prévention et de gestion des catastrophes est-il à même de faire face à toutes les menaces ?
L’évaluation des capacités conduites au cours des travaux de l’Observatoire national des Risques a permis de relever certaines lacunes dans le dispositif actuel de prévention et de gestion des risques de catastrophes. Les lacunes sont en effet observées dans le processus de collecte, de traitement, d’analyse et de diffusion des informations sur les risques de catastrophes.
Que fait le gouvernement pour corriger les insuffisances constatées dans ce dispositif?
Pour corriger les insuffisances sus évoquées, le gouvernement s’est engagé dans un vaste chantier visant la réforme du cadre juridique et institutionnel de la Protection civile au Cameroun. Dans ce cadre, nous pouvons évoquer la révision de la Loi portant réorganisation de la protection civile au Cameroun qui date de 1986 et l’ensemble des textes d’application régissant ce domaine, y compris l’arrêté N°037/PM du 19 mars 2003 portant création, organisation et fonctionnement d’un Observatoire national des Risques. De manière spécifique, la révision de ce texte devra en effet permettre de renforcer les capacités opérationnelles de l’ONR, la collaboration entre les différents acteurs et d’aligner les missions de cet important organe à l’évolution de l’organisation gouvernementale actuelle.
Où en est l’idée de créer un organisme central opérationnel qui fédérerait tous les intervenants actuels (Minat, Minsanté, sapeurs-pompiers, etc.) ?
Vous voulez sans doute parler du Centre national des opérations d’urgence dont le siège est à Ekounou. A ce sujet, il convient de préciser que la Très haute hiérarchie a récemment clarifié le positionnement du CNOU et ce dernier été rétrocédé au Minat. Il s’agit maintenant de finaliser le cadre opératoire de ce Centre, en tant qu’outil opérationnel de coordination de la gestion de toutes les situations de risques qui pourraient être enregistrées dans le pays.
Certains outils essentiels nous ...
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