Luttes de décolonisation : honneur aux résistants du Grand Nord

« Hommage aux vaillants résistants du Grand Nord du Cameroun ». C’est le coup de projecteur particulier de la fondation AfricAvenir International, à l’occasion de la commémoration, ce 28 août 2024 à Douala, des 140 ans du premier acte officiel de résistance contre les Allemands. Un acte posé le 28 août 1884 par Kum’a Mbape Bell, le roi des Bèlè Bèlè, à travers une lettre en pidgin-english adressée au consul allemand Max Buchner. Cette correspondance de Lock Priso Bell, roi d’Hickory Town (aujourd’hui Bonabéri) intervenait après son refus de signer le Traité germano-duala le 18 juillet 1884. A sa suite, de nombreux souverains, à la tête de leurs communautés, se sont élevés à travers le pays contre l’occupation allemande jusqu’en 1916, date de départ du colon germanique. C’est cette résistance nationale qui est célébrée par AfricAvenir, fondation créée en 1986 par le prince Kum’a Ndumbe III, historien de renommée internationale et petit-fils de Lock Priso.
Ainsi, après les résistants Ekang en 2019, les martyrs du Grand Nord étaient à l’honneur à travers une série d’activités mercredi dernier sur deux sites à travers cette journée de commémoration de la mémoire collective africaine. D’abord à la fondation, où Kum’a Ndumbe III a été pour ses invités le guide de l’exposition intitulée « 32 ans de résistance anticoloniale sur l’ensemble du territoire camerounais dès le début de la violence aveugle contre nos peuples, 1884 – 1916 ». Lors de la visite, il est notamment revenu sur la résistance, sur le pillage et l’exportation à travers les ports de Douala des biens de pouvoir, de culte et d’art, des manuscrits, documents et ossements humains africains. Parmi les invités, il y avait notamment les représentants des communautés du Grand Nord, mais aussi des descendants de résistants, comme Yerima Ibrahim Abdoulahi, arrière-petit-fils du lamido Hamm...