« L’implémentation des recommandations se fait de façon méthodique »

David Abouem à Tchoyi, administrateur civil à la retraite, ancien gouverneur de régions.

Il y a cinq ans que s’est tenu le Grand dialogue national, à l’initiative du président de la République, quelle évaluation générale pouvez-vous faire de l’implémentation des recommandations issues de cette grand’messe ?
Les recommandations faites par le Grand dialogue national (GDN) étaient pertinentes. C’est pourquoi, dans le tweet adressé à la Nation le 4 octobre 2019, le président de la République le reconnaît. Il a promis un examen attentif et diligent dans la perspective de leur mise en œuvre, en tenant compte de leur opportunité, de leur faisabilité et des capacités financières du pays. Ces recommandations ont été présentées en deux catégories. D’abord, relativement aux huit commissions qui avaient été constituées lors de cette grande rencontre. Mais il y a huit recommandations qui paraissaient particulièrement urgentes et saillantes. Même si le rythme de l’implémentation n’est pas totalement satisfaisant pour plusieurs personnes, i faut relever que cette implémentation se fait de façon progressive et méthodique, à la limite des moyens disponibles.


L’on note des avancées sur certaines recommandations qui devaient être mises urgemment en œuvre. Mais sur certains aspects, à l’instar du traitement réservé à la diaspora, peu de progrès ont été enregistrés…
La question de la diaspora a en effet fait l’objet de cinq recommandations fortes. L’on note qu’à date, le Code de la nationalité n’a pas été réformé, la représentation de la diaspora au niveau parlementaire et gouvernemental n’a pas été abordée, un haut conseil de la diaspora dans les pays d’accueil n’a pas été créé, une équipe chargée de prendre contact avec les membres de notre diaspora radicalisés n’a pas encore été formée et déployée, une agence transnationale d’investissements et de développement pour la diaspora n’a non plus été opérationnalisée. Mais l’on observe que la diaspora fait l’objet d’une attention particulière. Aussi bien de la part de l’exécutif que de la part du Parlement, ainsi que des collectivités territoriales décentralisées (CTD). Parce qu’au niveau de ces trois catégories d’institutions, des dispositions ont été prises pour coopérer avec la diaspora. Et j’espère que dans un proche avenir, les questions susmentionnées et qui ont fait l’objet de recommandations vont être adressées.


A propos de la décentralisation, si sur le terrain des avancées sont perceptibles, les principaux acteurs, maires et présidents des Conseils régionaux, continuent de demander davantage de ressources financières pour se mouvoir. Qu’est-ce qui bloque à ce niveau ? 
Ce qui bloque, c’est d’abord la capacité financière de l’Etat à faire face à ses propres obligations. Qu’elles soient salariales, de la dette ou des investissements, les moyens mis à la disposition de l’Etat ne sont pas suffisants. Par conséquent, lorsqu’il faut se partager la rareté entre l’Etat central et ses démembrements d’une part, et les CTD d’autre part, celles-ci ont pour le moment une portion qui n’est pas encore assez substantielle. Mais si on donne la possibilité à l’Etat de lever plus d’impôts et à donner à l’Etat plus de moyens, il sera possible de satisfaire une partie des doléances des responsables régionaux et locaux. Il faut retenir que tant que le gâteau national n’aura pas augmenté, il sera difficile de donner à chacun, ce à quoi il s’attend. Il faut également relever qu’il y a beaucoup d’efforts qui sont faits au niveau des ministères pour transmettre aux CTD une partie des ressources à leur fonctionnement et activités. Et à l’heure actuelle, il y a un certain nombre de projets de la Banque mondiale qui participent au financement de ces CTD. Donc, en fonction des ressources nationales, la part de ces entités ira croissant.


On a parfois l’impression que les recommandations du GDN concernent uniquement l...

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