Corruption : le mal rebelle
- Par Lucien BODO
- 02 oct. 2024 11:01
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Si des avancées appréciables sont à noter en termes de prévention et de répression, il ressort de l’examen du Rapport 2023 présenté jeudi dernier par la Conac que les résistances appellent des efforts plus soutenus.
Un chiffre interpelle particulièrement après lecture du Rapport sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2023. Le document présenté au public par la Commission nationale anti-corruption (Conac) le 26 septembre révèle en effet que l’Etat a perdu plus de 114 milliards de F l’année dernière. Ceci représente une hausse de plus de 109 milliards de F par rapport à l’exercice antérieur. La Conac explique qu’il s’agit du résultat de ses propres missions d’enquête qui sont passées de six à 16 et qui ont concerné de « grosses affaires ». A cela, s’ajoutent les décisions rendues par le Tribunal criminel spécial et le Conseil de discipline budgétaire et financière. Ce montant connaît une importante hausse par rapport à ce qu’affichait le précédent rapport, où le préjudice financier subi par l’Etat n’était que de 4,62 milliards de F. Les dénonciations, elles aussi, ont connu une certaine augmentation, passant de 7 061 à 7 548.
Le tableau présenté est donc un peu plus sombre que celui de 2022. Mais il permet de tirer certaines conclusions aussi bien positives que négatives. D’abord, on a la confirmation que la corruption est encore fortement ancrée dans les mentalités, malgré toutes les campagnes de sensibilisation et les actions de prévention menées par la Conac, ainsi que les mesures de lutte prises par les autres administrations. Pour preuve, des personnes se présentant comme membres de la Coalition nationale de lutte contre la corruption extorquent de l’argent à des usagers lors de descentes de terrain. Ensuite, les uns et les autres ne manquent plus d’ingéniosité pour couvrir leurs forfaits. Par ailleurs, certains secteurs inquiètent particulièrement : l’éducation, l’administration territoriale, les transports, les marchés publics, etc. Tous ces domaines sont le théâtre de comportements inappropriés régulièrement dénoncés par les usagers.
Toutefois, les résultats présentés par la Conac montrent aussi que la traque s’affine au fil du temps. Les endroits qui paraissaient difficiles d’accès ont été explorés par les enquêteurs. Notamment grâce à l’option prise d’agir en silence durant les investigations pour plus d’e...
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