Sauvegarde des terres : les habitudes à abandonner

Les habitudes ont la peau dure. Surtout dans le monde agro-pastoral où certains paysans se contentent de reproduire ce dont ils ont hérité des générations précédentes. Il est pourtant opportun d'adapter, d'améliorer ou de changer certaines pratiques pour l'atteinte d'un double objectif : l'amélioration des performances de production et la préservation de l'environnement.

Agriculture sur brûlis 
Pour les paysans, le feu permet d'économiser de l'énergie et du temps de travail et d'avoir une cendre riche en éléments minéraux qui enrichissent le sol. Sauf que, la pratique du brûlis détériore la terre et la rend stérile. Plusieurs espèces sont aussi détruites par le passage du feu. Surtout les espèces qui remuent, nourrissent et renouvellent la principale couche terrestre fertile, appropriée pour l'agriculture. Les systèmes de culture sur abattis-brûlis font partie des plus anciens systèmes agraires. Ils sont également adaptés pour des agriculteurs qui ne possèdent pas d'outils du travail du sol, à l'exception du bâton fouisseur. Lorsque la population augmente au-dessus de la densité que peut supporter le système, une partie émigre et forme un nouveau système agraire dans une zone de forêt encore non exploitée. Cette dynamique continue encore de nos jours, dans les dernières forêts tropicales où existent toujours des systèmes d'agriculture sur brûlis, même si la disponibilité d'outils en fer facilite le travail de défrichage. 

Usage des intrants chimiques 
Pour produire en grande quantité, les agriculteurs ont souvent recours à des engrais en tous genres pour fertiliser le sol, et des herbicides pour éradiquer les mauvaises herbes. Les résultats escomptés sont généralement atteints. Seulement, ces produits chimiques appauvrissent le sol. Les engrais azotés par exemple étant d’origine minérale, contiennent des propriétés chimiques qui détruisent durablement le sol. Lorsque les intrants agricoles sont répandus sur une culture, ils n’atteignent pas leur cible à 100%. C’est dire qu’une partie va atteindre le sol, et affaiblir une panoplie d’organismes ...