Alimentation : le challenge de l’auto-suffisance

Malgré les efforts de l’Etat et ses partenaires, plus de deux millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle aiguë au Cameroun, en raison de la persistance des inondations, de la hausse généralisée des prix des denrées

Le doux fumet que renvoyaient les mets divers exposés jeudi 17 octobre 2024 à l’esplanade du Musée national du Cameroun, à la faveur de la commémoration de la 44e édition de la Journée mondiale de l’alimentation, a fait saliver les invités à ce banquet. Le menu riche proposé aux membres du gouvernement et autres invités triés sur le volet n’a pas empêché aux orateurs du jour de mener préalablement des réflexions sur le « Droit aux aliments au service d’une vie et d’un avenir meilleurs, ne laisser personne de côté ». Une occasion de poser sur la table un problème qui alimente les préoccupations de l’État et de ses partenaires techniques et financiers. À savoir la nécessité de disposer d’aliments variés, riches en calories, accessibles pour tous, durables, pour parvenir à la sécurité alimentaire et à une alimentation saine partout et pour tous, comme l’a d’ailleurs martelé le ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), Dr Taïga, qui présidait ladite cérémonie.
Cette problématique découle du constat selon lequel, en dépit des efforts déployés par les pouvoirs publics, 10 % de personnes sont en insécurité alimentaire et nutritionnelle aigue au Cameroun au premier semestre 2024, soit 2 796 436 personnes parmi lesquelles 0,3 %, soit 84 762 personnes en situation d’urgence, et 20,27 %, soit 5 637 855 de personnes sous-pression alimentaire. Et pourtant, selon des sources au ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), la campagne agropastorale 2023/2024 a été satisfaisante sur l’ensemble du pays. Ces résultats sont le fruit des efforts du gouvernement et de ses partenaires qui, à travers le Minader, ont apporté un appui aux producteurs en termes d’engrais, de semences certifiées, de pesticides et de l’éducation des producteurs sur l’adaptation aux changements climatiques. Du coup, dans la région de l’Extrême-Nord, les productions céréalières se situent à 1 268 527 tonnes pour la campagne 2023/2024 contre une production réelle de 838 766 tonnes en 2022/2023, soit une hausse de l’ordre de 14 %. Cependant, 47,3 % des ménages déclarent que la campagne a été mauvaise, particulièrement dans les départements du Mayo-Sava, du Mayo-Kani et du Logone et Chari, suite aux attaques des chenilles (environ 14 248,5 ha attaqués par les chenilles légionnaires), des pachydermes, des inondations et des incursions de Boko Haram. À ces facteurs, il faudrait en ajouter d’autres qui continuent de saper les mesures prises par l’État. Il s’agit de la persistance de la crise sociopolitique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, la hausse généralisée des prix des denrées alimentaires tributaire de l’augmentation du prix du carburant.
La situation est bien plus critique en Afrique centrale et de l...

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