« Le président de la République a construit un Cameroun uni dans sa diversité »

Pr. Désiré Avom, Doyen de la faculté des sciences économiques et de gestion, Université de Yaoundé II-Soa.

Au moment où le président de la République, S. E. Paul Biya, accède au pouvoir en 1982, le pays se porte bien économiquement. Mais, quelques années après, diverses crises ont perturbé sa marche. Comment appréciez-vous la gestion de ces situations par le chef de l’Etat ?
Effectivement, au moment où le président de la République S.E. Paul Biya accède au pouvoir, le Cameroun est sur une trajectoire de croissance forte, soutenue et proche de deux chiffres, estimée sur la période 1977-1985 à 9,6% en moyenne, soit 4 fois supérieure à celle enregistrée de 1960 à 1976 qui se situait à 2,3%. Mais, à la vérité, tous les voyants de la crise étaient déjà allumés. 
Au niveau international, on peut noter l’occurrence d’au moins trois chocs successifs. Premièrement, la décision unilatérale du président américain Richard Nixon de supprimer définitivement, le 15 août 1971, la convertibilité or du dollar, marquant ainsi, la fin du système monétaire international issu de Bretton Woods, ouvrant progressivement la voie aux fluctuations des principales monnaies. Deuxièmement, les chocs et contre-chocs pétroliers du début des années 1970, triplant au moins les prix du baril de pétrole, donnant naissance au développement du marché des pétrodollars qui va alimenter l’endettement international. Troisièmement, le choc monétaire de 1979, conséquence de l’augmentation des taux d’intérêt décidée par Paul Volker, alors président de la Banque centrale américaine (FED), pour lutter contre l’inflation mondiale, dont les conséquences apparaissent dès la fin de 1982, avec les premiers défauts de paiement annoncés par l’Argentine, le Brésil, la Côte d’Ivoire, le Mexique, conséquence du renchérissement de la charge de la dette. 
Au niveau national, l’épargne publique disponible constituée lors de la période de vache grasse n’a pas permis au Cameroun de résister pendant longtemps. Ainsi, avec un taux de croissance moyen de -4,2% de 1986 à 1993, le Cameroun rentre dans une récession profonde, interrompant brutalement son programme de développement adossé aux différents plans quinquennaux. Dès 1987, le président de la République, S.E. Paul Biya, annonce officiellement que le Cameroun est en crise et n’irait pas au Fonds monétaire international (FMI). Il propose une batterie de mesures pour réduire le train de vie de l’Etat et rétablir l’équilibre des finances publiques. Malheureusement, l’insuffisance des résultats due à l’inertie bureaucratique connue sous le nom d’effet cliquet, c’est-à-dire la difficulté à modifier les comportements de consommation, a conduit le pays à se résoudre à aller au FMI, perdant pendant toute une décennie les leviers de la conduite de sa politique économique.

En 42 ans d’exercice du pouvoir, quelles sont les réalisations phares qu’on peut mettre à l’actif sur les divers aspects économiques ?
Difficile de résumer les réalisations économiques de S.E. Paul Biya en très peu d’espace. Son souci permanent a été de construire un Cameroun uni dans sa diversité ,en diminuant toutes les formes d’inégalités : revenu, genre, accès, territoriale, etc. A titre d’exemple, on peut citer les efforts permanents consentis pour préserver le pouvoir d’achat des Camerounais face aux exigences du Fonds monétaire international (FMI), notamment pour ce qui concerne la suppression des subventions des produits pétroliers. Lorsque cela a été possible, les salaires des agents publics ont été ré...

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