Émergence : des obstacles à lever
- Par Rousseau-Joel
- 06 nov. 2024 12:10
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Réduire l’important déficit infrastructurel, mettre en œuvre le Plan directeur d’industrialisation, améliorer le climat des affaires sont des impératifs pour porter le taux de croissance à une moyenne de 8% par an.
Au moment où se célèbre le 42e anniversaire de l’accession du président Paul Biya à la magistrature suprême, l’économie camerounaise fait certes preuve de résilience face aux multiples chocs, mais elle peine à monter en puissance pour prendre son envol. L’ambition de devenir, à l’horizon 2035, un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure a été affirmée depuis plus d’une dizaine d’années. Cependant, au rythme où évoluent les taux de croissance du Produit intérieur brut (Pib) ces dernières années, il y a de quoi s’interroger et à inviter les autorités à mettre les bouchées doubles. En effet, suite à la signature de l’ordonnance du 20 juin 2024, la croissance a été révisée à la baisse à 4,1% contre 4,5% retenue pour la Loi de finances, initiale.de l’année en cours, du fait de la prise en compte d’une croissance moins vigoureuse que prévue en 2023 (3,3% contre 3,9% projetée) et de la révision à la baisse du niveau de la production pétrolière. Au point où, en 2025, la croissance de l’économie camerounaise est projetée à 4,4% seulement. Honnêtement, ce n’est pas assez eu égard au vaste potentiel dont dispose le Cameroun.
En tout état de cause, la dynamique actuelle reste en deçà du profil préconisé par la Stratégie nationale de développement (Snd30) qui vise un taux de croissance annuel moyen de 8% dans l’optique de permettre au Cameroun d’accéder au stade de pays émergent, précise le Document de programmation économique et budgétaire à moyen terme pour la période 2025-2027. Le problème vient de ce que les résultats des actions menées dans l’optique d’accroître la part du secteur secondaire dans l’économie ne sont pas suffisants pour permettre d’atteindre les objectifs de la Snd30, celle-ci envisageant de porter la part de la Valeur ajoutée manufacturière à 36,8% à l’horizon 2030. Dans un contexte marqué par les contreperformances du secteur pétrolier (-2,1% en 2023 après -0,9% en 2022). « Cette situation devrait se poursuivre en 2024, avec une prévision de croissance du secteur qui se situe à -5,1%, en lien avec la baisse de production des huiles brutes de pétrole et du gaz », prévient le Document cité plus haut. Que faire dans ces conditions pour booster la machine ? Il faut inéluctablement résorber le déficit énergétique qui plombe le secteur manufacturier et entretient le déficit structurel de notre balance commerciale estimé à - 2004 milliards de F en 2023. En clair, pas d’essor industriel sans un apport en énergie suffisant et stable. Il faut remporter la bataille de l’énergie qui « est la reine de la bataille du développement et du progrès », dixit Paul Biya à Douala, le 15 novembre 2013. En outre, il convient de lancer un Plan d’urgence afin de mettre à niveau et développer nos infrastructures...
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