Paul Biya : l’expérience au service du Cameroun

Au moment où il célèbre le 42e anniversaire de son accession à la magistrature suprême de son pays, le président de la République est devenu une voix vers laquelle l’on se tourne dans les moments difficiles.

Le mystère s’est encore épaissi ces dernières semaines sur cet homme qui dirige le Cameroun depuis le 6 novembre 1982, cumulant ainsi à ce jour, 42 années ininterrompues de magistrature suprême. S’étant octroyé quelques jours de séjour privé en Europe, après une intense activité diplomatique qui l’a personnellement conduit à divers endroits du monde, pour défendre les intérêts de son pays. Sauf qu’il a été, une fois de plus, une fois de trop, l’objet de folles rumeurs sur sa santé. Le 21 octobre 2024, il a regagné Yaoundé au grand soulagement de ses compatriotes sortis très nombreux ce jour-là pour essayer une fois de plus de percer le mystère qui entoure cet homme d’Etat au destin exceptionnel. Faisant ainsi un pied-de-nez à tous ceux-là qui avaient peut-être espérés ne pas le voir revenir. Un épisode qui a donc eu le mérite de relancer le débat sur l’homme Biya. Lui sur qui, tout ou presque a été dit pour essayer de comprendre les secrets de sa longévité à la tête d’un pays que tout le monde s’emploie à reconnaître qu’il est particulièrement complexe, sur de multiples points. Des ouvrages entiers ont été mis à contribution pour comprendre un homme qui a pourtant très tôt fait de déclarer que son ambition est de léguer à la postérité un pays démocratique où le multipartisme règne. C’est fort de cette ambition que le président de la République n’a eu de cesse de jouer les VRP pour son pays. On l’a vu à deux reprises en France entre juillet et août 2024. Il a remis ça lors du 4e Sommet du forum Chine Afrique qui a eu lieu dans la capitale chinoise en septembre dernier. En marge de cette grand’messe sino-africaine, Paul Biya a consacré une matinée entière pour s’entretenir avec de hauts responsables des milieux d’affaires chinois dont certains envisagent de s’installer au Cameroun, alors que d’autres ont déjà pris pied dans divers secteurs d’activités sur place.
42 ans de magistrature suprême ! Qui ne serait pas tenté de célébrer en grande pompe un événement comme celui-là. Les Camerounais, militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) vont faire la fête à leur champion, sous la forme d’une démonstration de force en cette veille d’année électorale. Paul Biya a-t-il le cœur à la fête ?  Assurément non ! La sobriété qui le caractérise prendra certainement le dessus sur ces instants. Certains grands dossiers sur lesquels il n’a eu de cesse d’insister ces dernières années sont restés au cœur de ses préoccupations. Ils ont pour noms, l’unité nationale, la démocratie, la préservation de l’intégrité du territoire national, le progrès économique du Cameroun, pour ne parler que de ceux-là au plan interne. Ici, Paul Biya est resté constant dans son discours qui n’a pas pris une ride depuis 42 ans, notamment en ce qui concerne les différents engagements qui ont été les siens face à son pays au moment de sa prestation de serment. A savoir, mettre tout en œuvre pour maintenir le Cameroun uni, pour la démocratisation de la vie publique, la libéralisation de l’économie, la lutte pour la préservation de l’intégrité du territoire national. La gestion de la frontière terrestre et maritime avec le Nigeria et la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie aux attaques de bandes armées et de l’Extrême-nord, cible de la secte terroriste Boko Haram, illustrent à suffisance son engagement et sa détermination dans la mise en œuvre de son serment. Dans les deux premiers cas, l’option du dialogue a été mise en avant par le président de la République. Ce qui a permis dans le cas de Bakassi, la saisine de la Cour internationale de Justice de la Haye. Une décision qui a permis d’éviter une guerre coûteuse et surtout inutile à deux pays partageant une longue frontière maritime et terrestre de près de 2 000 km. Deux pays liés par l’histoire et qui ont tout à gagner en vivant en paix. Dans le cas du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le président de la République a choisi de tendre la main à ceux qui ont pris les armes contre leur propre patrie, en leur offrant une porte de sortie à travers le Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (Cnddr). Dans le cas de la lutte contre la secte terroriste Boko Haram, le Cameroun, comme la plupart des nations civilisées a pris l’option de ne pas négocier avec les terroristes. Pour le président de la République, l’unité du Cameroun n’a pas de prix.
Agé aujourd’hui de 91 ans, le président de la République est devenu comme ce vin qui se bonifie avec le temps. L’expérience de la très haute administration aidant, Paul Biya est de plus en plus une voix qui compte. Un homme que l’on consulte pour sa sagesse et son expérience. Celui-là qui a toujours une longueur d’avance pour la lecture des grands événements internationaux. Tous ceux qui ont le privilège d’être reçu par lui au Palais de l’Unité ou qui échangent avec lui en dehors en ressortent toujours impressionné. Outre sa capacité d&rsquo...

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