Interview : « Un déséquilibre moins flagrant entre les nations africaines »

Kisito Eloundou, entraîneur de football.

 


La phase des éliminatoires de la CAN Maroc 2025 vient de s'achever. Quel avis pourriez-vous donner du niveau de jeu présenté par les grandes nations du football africain ?
Les grandes nations se sont démarquées dans ces éliminatoires. Le niveau de jeu de manière globale présenté par les grandes nations de football dans cette phase qualificative est acceptable, dans la mesure où la majorité de ces pays au palmarès fourni à la CAN, peut-être à l’exception du Ghana, se retrouvent parmi les qualifiés. La plupart de ces pays ont adopté un système basé sur la récupération du ballon, ce qui exigeait une certaine reconversion des joueurs et une bonne préparation physique. Il fallait des joueurs compétitifs, et qui évoluent dans des championnats à haute intensité sur le plan du jeu. Bon nombre de ces grandes nations ont défendu en 4-4-2 pour maintenir l’équilibre de leur bloc, et prendre de court l’adversaire dans sa zone.


Des « petits poucets » comme les Comores, le Botswana ou le Bénin ont obtenu leur ticket. A quoi doit-on s’attendre concernant leur participation à cette CAN ?
Ces pays appelés « petits poucets » peuvent à mesure égale, revendiquer le trophée au soir de cette CAN au Maroc. Le déséquilibre n’est plus flagrant entre les sélections africaines. Ces nations n’ont pas triché pour franchir ce palier de la compétition, et présentent un jeu qui peut surprendre. Le Ghana en a d’ailleurs fait les frais, par exemple contre le Botswana. Elles ont terminé parmi les deux meilleures équipes de leurs poules respectives, et méritent donc le même respect que toutes les autres nations. Elles ont d’ailleurs plus soif que les habitués, dans la mesure où elles arrivent comme des surprises qui veulent s’arracher une place au soleil, et démontrer qu’elles aussi peuvent avoir un siège dans le concert des nations du football en Afrique.


Malgré toutes les dispositions prises pour élargir les qualifications à 24 pays, on a l'impression qu'à chaque fois on prend les mêmes et on recommence. Comment équilibrer la balance sur le plan continental entre les différentes nations?
Le football est une science exigeante au niveau de ses paramètres de performance. Les championnats relevés produisent des joueurs de qualité. Plus une sélection nationale a des joueurs issus de ces championnats d’un niveau de jeu relevé, plus elle va disposer de joueurs professionnels qui imposeront le respect dans leur parcours. Vous avez des nations dont les joueurs se limitent au championnat local avec des performances minimes, ils ne pourront pas supporter le rythme imposé par les joueurs de haut niveau. Pour avoir un certain équilibre sur le continent, il faudra relever le niveau de tous les championnats locaux, et permettre aux pays africains avec peu de moyens de pouvoir se garantir un bon niveau de jeu.

Concernant les Lions indomptables, le bilan est plutôt positif avec six matchs sans défaite. Que dire de la formule apportée par Marc Brys ?
Six matchs, soit quatre victoires et deux scores nuls, avec huit buts marqués et deux...

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