Nguon 2024 : rituels de fin
- Par Yannick ZANGA
- 09 déc. 2024 12:42
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Le procès public du roi et la marche de ralliement du peuple autour de lui sont les derniers temps forts de la 548e édition bouclée hier à Foumban.
La 548e édition du Nguon, rituels de gouvernance et expressions associées dans la communauté Bamoun, a fermé ses portes dimanche dernier à Foumban. Le chef-lieu du département du Noun dans la région de l'Ouest réveillé à l'aube par le Fit Nkindi, le battement du grand tambour. Un appel du sultan-roi SM Mouhammad-Nabil Mforifoum Mbombo Njoya à toute la garde royale pour le champ de guerre. C'est accompagné de son bataillon de guerriers que le monarque quitte le palais des rois Bamoun en direction de la porte des tranchées. Sur place, il retrouve le peuple fortement pour le Sho’Melue, la marche de ralliement autour du roi. Hommes, femmes, enfants et adolescents sont massés sur l'itinéraire principal menant à la cour d'apparat du palais royal. Fusils, lances, épées dans leurs fourreaux, fards et peintures sur les visages, arbre de paix, coiffes ou casques constituent l’attirail des marcheurs parfois en transe. Une parade guerrière aux allures de carnaval à travers les multiples déguisements et mises en scènes tout au long de l'itinéraire. “Ohoooo ! Oyaya !” chante la foule au milieu des détonations enclenchées par les Tamanjong (les fusiliers du roi). Une odeur de poudre à canon mêlée à celle des divers encens. Une chaude ambiance communicative teintée de fierté qui va se poursuivre de longues heures durant jusqu'aux dernières heures de la nuit au village du Nguon.
Kem Mfom: le roi à la barre !
La veille, au cours du Kem Mfom, le procès public du roi, SM Mouhammad-Nabil Mforifoum Mbombo Njoya a été dépossédé de quelques privilèges et immunités. Debout, dans la posture du justiciable, il faisait face aux membres de la société secrète des Fona'Nguon arborant leurs tuniques à bandes blanches et noires. Des députés du peuple venus examiner le bilan de la gouvernance biennale du roi et présenter les réquisitions du peuple. « la reine n’est-elle pas fatiguée de tourner seule le couscous pour le peuple Bamoun ? », a souligné un Fona'Nguon. Une préoccupation qui a réveillé la foule. « Je suis au palais. J'attends qu'on me présente des profils », répondra le monarque avec finesse et humour, avant de prononcer le discours du trône. Les autres inquiétudes des populations du royaume avaient trait à la gestion du patrimoine royal par les princes et princesses, les menaces sur le patrimoine foncier du royaume, la déforestation sauvage et la destruction de la pharmacopée traditionnelle ou encore le respect du droit de réserve par les différents serviteurs du roi...
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