Endettement : de l’utile à la prudence

Après la rencontre de Yaoundé, il reste donc aux six Etats de mettre en œuvre les différentes recommandations formulées par les chefs d’Etat de la sous-région pour consolider la résilience de l’économie de la zone Cemac. Comme l’a si bien martelé le président de la République, Paul Biya dans son discours de clôture, « Ces assises ne pourront produire les résultats que s’ils sont suivis d’actes concrets ». Dans la capitale camerounaise, le diagnostic de la situation économique morose qui menace les économies de la sous-région a été posé, et les pistes de solutions envisagées. Parmi ces menaces, il y a le risque du surendettement. Le communiqué final souligne d’ailleurs à grands traits cette préconisation pour éviter que la croissance économique projetée ne soit déprimée par un endettement insoutenable. Afin de freiner l’explosion de l’endettement, les chefs d’État ont « renouvelé l’engagement des États en faveur d’une politique d’endettement prudente, privilégiant les financements concessionnels ». Le président en exercice de la Cemac avait déjà esquissé cette piste à l’ouverture des travaux en invitant les pays à accorder une attention particulière à « l’orientation de nos politiques d’endettement en lien avec les critères de convergence de notre communauté ». Cette préoccupation se fonde sur le taux d’endettement qui connaît une progression ascendante dans l’espace communautaire ces dernières années. 
Dans son dernier rapport sur les Perspectives économiques régionales en Afrique subsaharienne, publié en en avril 2024, le Fonds monétaire international (Fmi) souligne que « sous l’effet de la détérioration du solde budgétaire, le ratio dette publique/Pib des pays de la Cemac a augmenté de 1,3%, atteignant 53,8 % du Pib de la zone en 2023 ». Cependant, la vulnérabilité de la dette demeure élevée dans certains États membres. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : un tiers des États de la Cemac enregistre des niveaux d'endettement dépassant la norme communautaire de 70 %. Le Cas du Congo reste préoccupant avec une dette publique estimée à 100,8 % du Pib (+8,3 % en un an). La dette publique gabonaise a connu une hausse de 6,9 % pour atteindre 70,5 % du Pib. Bien que n'étant pas en situation de surendettement, d'autres pays de la zone ont également vu leur niveau d'endettement progresser sur un an, notamment la Guinée équatoriale (+7,8 % à 42,4 %) et la Centrafrique (+1,5 % à 55,7 %). Le Cameroun et le Tchad sont les seuls pays de la zone à afficher une diminution de leur ratio de dette, avec des baisses respectives de -3,4 % et -0,8 % sur un an, portant leur dette publique à 41,9 % et 35,1 % du Pib respectivement.
Il faut donc corriger cette situation. Mais comment ? En produisant plus pour avoir plus de marges de manœuvres pour soutenir ses dépenses de consommation et d’investissement et rembourser ses dettes. Il faut pour cela se soumettre à une discipline budgétaire qui consiste à faire l’économie des dépenses somptuaires et à respecter le seuil de convergence communautaire. Dans le communiqué fina...

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