Rassemblement démocratique du peuple camerounais : secrets d’une naissance

La création du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) le 24 mars 1985 n’a pas été une affaire aussi simple que l’on pourrait penser. Le parti a vu le jour alors que prévalait une ambiance délétère aussi bien au niveau de la nation, des institutions que de l’Union nationale camerounaise (UNC), remplacée plus tard à l’issue d’un congrès qui n’avait d’ordinaire que de nom. C’est ce que rappelle Jean-Pierre Fogui dans un ouvrage témoignage intitulé « Voici comment le RDPC est né à Bamenda le 24 mars 1985 ». Il s’agit d’une édition revue et augmentée publiée cette année à l’occasion du 40e anniversaire du Rdpc qui se célèbre ce lundi. L’auteur, actuellement membre titulaire du Comité central et secrétaire aux relations internationales et aux droits de l’Homme, est très bien placé pour raconter les évènements décrits puisqu’il en a été à la fois acteur et spectateur. Au moment des faits, Jean-Pierre Fogui était secrétaire de la commission d’organisation matérielle du Congrès.
Dans son livre, il rappelle qu’il s’agissait du « plus grand évènement politique organisé dans la partie anglophone du pays depuis l’indépendance ». Mais il y avait plein d’obstacles à franchir pour ce congrès « préparé dans un climat de fébrilité sans précédent », une atmosphère d’incertitude et de suspicion. Si une rupture définitive était attendue après le coup d’Etat manqué du 6 avril 1984, il y avait des interrogations concernant la direction à prendre. Il persistait un questionnement sur ce qu’il allait advenir de la vieille garde. Fallait-il s’en débarrasser pour faire place à de nouveaux acteurs ? Il y avait également des préoccupations liées aux finances et à l’organisation matérielle du congrès. Faute d’argent, plusieurs chantiers prévus à l’occasion de cet évènement évoluent très lentement. Les détails des m...