« Des contributions satisfaisantes et globalement constructives »

Dr Jean-Pierre Loïc Nkulu Atangana, enseignant-chercheur, Université de Bertoua.

L’élection présidentielle du 12 octobre dernier a connu la participation de divers acteurs de l’administration, des partis politiques et de la société civile. Comment appréciez-vous leur implication d’une manière globale dans le déroulement de ce scrutin ?
Globalement, leurs contributions peuvent être jugée satisfaisantes et globalement constructives, malgré certaines insuffisances structurelles et organisationnelles. Le Minat a assuré la coordination générale du processus électoral et la supervision des opérations administratives sur l’ensemble du territoire. Son rôle a été essentiel dans la mise en place des dispositifs électoraux, la validation des listes électorales et la logistique des bureaux de vote. Dans l’ensemble, le ministère a démontré une capacité organisationnelle appréciable et une volonté à garantir la régularité du scrutin. Le CNC a joué un rôle clé dans la régulation de la couverture médiatique du scrutin. En veillant à l’équilibre des temps de parole, au respect de la déontologie journalistique et à la lutte contre la désinformation, il a permis d’encadrer le débat public et d’assurer une relative équité médiatique entre les candidats. Les forces de défense et de sécurité ont joué un rôle crucial dans la sécurisation du processus électoral. Leur déploiement sur le terrain a permis d’assurer la protection des électeurs, du matériel de vote et des agents électoraux, dans un climat globalement calme et apaisé. Leur neutralité républicaine, leur professionnalisme et leur retenue ont été salués tant par les observateurs nationaux qu’internationaux. 
Les partis politiques ont activement pris part à la campagne et à la surveillance du scrutin. Leur présence dans les bureaux de vote, à travers leurs représentants et mandataires, a contribué à la transparence du processus et à la vitalité du pluralisme démocratique. Cependant, la compétition électorale a été marquée par une asymétrie de moyens entre les partis, avec un accès inégal aux ressources médiatiques et financières. Malgré cela, l’engagement des partis politiques a permis de maintenir un espace politique pluraliste et compétitif. La société civile a confirmé son rôle de vigie démocratique. Par le biais d’organisations d’observation électorale, de campagnes de sensibilisation et d’initiatives citoyennes, elle a contribué à la transparence du scrutin et à la mobilisation civique. 


Quelle analyse pouvez-vous faire de la manière dont Elecam a mené les opérations électorales ? 
Elecam a mobilisé ses délégués régionaux et locaux à travers plusieurs réunions de coordination, sous la direction du Directeur général des Elections pour s’assurer d’un processus transparent, apaisé et inclusif. L’organisme a mis en place des mécanismes de contrôle rigoureux, notamment avec la transmission systématique des procès-verbaux des commissions de vote et la collaboration avec des magistrats et représentants des candidats pour garantir la légalité du scrutin. Malgré des critiques sur son indépendance, Elecam a clairement affirmé son impartialité et son autonomie vis-à-vis des influences politiques, soulignant son cadre légal strict et son engagement à respecter la loi électorale. En somme, Elecam a assuré la tenue effective de l’élection dans un contexte tendu, révélant des capacités organisationnelles claires, mais aussi des limites en termes de transparence et d’impartialité qui doivent être adressées pour renforcer la confiance dans les futurs scrutins.


Le Conseil constitutionnel a été une nouvelle fois au cœur du processus à travers les différentes requêtes qui sont arriv...

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