Industrie sidérurgique : l’avenir en fer

L’entame du nouveau septennat s’effectue dans un contexte de mise en œuvre de la politique d’industrialisation du Cameroun. Les jalons ont été posés avec le lancement de divers projets. À savoir l’exploitation du gisement de fer de Bipindi-Grand-Zambi, le projet de fer de Mbalam et celui de Kribi-Lolabe. Toutefois, certains préalables méritent d’être mis en place afin que le développement de l’industrie sidérurgique soit une réalité palpable et contribue à la richesse nationale. L’un des points d’attention porte sur la sécurisation de sa matière première principale qui est le fer. Malheureusement, « nous avons un problème sérieux inhérent à la connaissance approximative de notre sous-sol. Les gisements de fer qui ont fait l’objet des signatures des conventions minières et de la délivrance des permis d’exploitation ont été tous découverts à l’époque coloniale. En 60 ans, le Cameroun n’a pratiquement pas amélioré le niveau de connaissance de son sous-sol, ce qui nous met généralement en position de faiblesse lorsqu’il faut négocier avec les opérateurs miniers car ils maîtrisent mieux notre sous-sol », soutient le Dr Bareja Youmssi, expert en mines et pétrole. Il est de ce point de vue nécessaire de parachever ce travail afin de maîtriser complètement le potentiel dont dispose le pays. 
L’autre chantier majeur reste l’attractivité du secteur minier. À ce sujet, les experts soutiennent qu’il est impératif de faire du Cameroun une destination prisée. Ce qui contribuerait à un meilleur développement de l’industrie sidérurgique. « Nous avons du mal à faire de notre pays une destination minière, les opérateurs mondialement connus tardent à venir au Cameroun et ceux qui arrivent sont en majorité des juniors sans capacité financière et technique suffisante et ont pour seul objectif de prendre nos titres miniers pour aller sur des places boursières faire de la spéculation, lever de l’argent qui n’arrive jamais au Cameroun. Par conséquent, les projets prennent du temps pour rentrer en exploitation et parfois sont abandonnés », regrette le Dr Bareja Youmssi. Il convient à cet effet de mettre en place des conditions plus attractives, notamment des facilités fiscalo-douanières alléchantes, en raison de ce que ce secteur exige aussi des investissements lourds. Cela permettrait finalement d’avoir une mine moderne. Tout en offrant la possibilité au chef de l’État d’inaugurer au moins deux mines (fer et or) modernes aux standards internationaux au cours de ce septennat.
La transformation locale du fer en divers produits finis reste également une priorité. À ce titre, il faudra aller au-delà du concentré de fer comme on entend le faire dans le cadre de certains projets pour produire par exemple des billettes à 100 % de fer afin d’alimenter les usines sidérurgiques locales. D’autres types de fer permettraient la construction de grandes infrastructures, notamment les barrages, des routes, entre autres. C’est dire que la construction des usines sidérurgiques dédiées à la transformation du fer et de la bauxite ainsi que ...