Lutte contre la corruption : il en faut plus
- Par Lucien BODO
- 11 Nov 2025 15:10
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En dépit des résultats jugés encourageants, les acteurs engagés contre ce fléau estiment tous qu’un combat plus efficace demande davantage de moyens et un cadre juridique renforcé.
Intensifier les efforts engagés dans la lutte contre la corruption. C’est un point qui apparaît dans le discours de prestation de serment de Paul Biya, prononcé le 6 novembre dernier. A plusieurs reprises, le président de la République a réitéré son engagement à combattre ce fléau. Si, sur le terrain, diverses actions sont menées avec quelques résultats encourageants, le constat fait par les principaux acteurs de la lutte, à commencer par la Commission nationale anti-corruption (Conac) elle-même, est qu’il y a encore beaucoup de travail à faire pour faire reculer de manière significative ce cancer. Lors de la présentation du rapport de 2024 au mois d’août dernier, le président de cette institution, le Rev. Dr Dieudonné Massi Gams, a déploré le fait que la corruption reste ancrée dans les habitudes au quotidien, et à tous les niveaux au sein de la société. Il évoquait notamment le refus de coopération affiché par quelques administrations, dont certaines sont pourtant les plus sujettes aux plaintes des usagers pour des faits de corruption ou de tentatives de corruption.
Le chantier reste donc grand et une nouvelle impulsion s’avère nécessaire. Parmi les propositions régulièrement formulées par la Conac, figure l’application de l’article 66 de la Constitution sur la déclaration des biens et avoirs qui aurait un effet dissuasif sur les comportements des gestionnaires publics. Dans le même esprit, « il faut absolument une loi anti-corruption », estime Me Henri Njoh Manga Bell, avocat au barreau du Cameroun et président de Transparency International Cameroon. Pour ce dernier, un cadre légal plus solide permettrait d’adresser le problème de manière plus globale, renforçant ainsi à la fois la prévention, la lutte et les sanctions. A ce niveau, la machine répressive, active à un moment donné, doit être réactivée et fonctionner de manière plus intensive. Notamment lorsque la Conac, après avoir bouclé ses enquêtes aux méthodes éprouvées, épingle de manière directe, preuves à l’appui, certains gestionnaires publics ou acteurs privés.
La batterie de mesures à prendre au cours de ce nouveau septennat pourrait aussi impliquer la pénalisation de l’enrichissement illicite. Il faut, dans le même temps, mettre en place un système de protection plus efficace des dénonciateurs anonymes des actes de corruption. Option qui aurait pour effet de créer un certain engouement au sein de la population, d’accélérer et d’affiner la traque des corrupteurs et des corrompus. La Conac recommande par ailleurs régulièrement la mise en place d’un méc...
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