« Un défi de taille pour des Lions inexpérimentés »

La CAN TotalEnergies Maroc 2025 débute dimanche prochain. Déjà des favoris se dessinent parmi lesquels le pays organisateur. A quoi doit-on s’attendre en termes de niveau général de la compétition ?
Cette Coupe d’Afrique des nations s’annonce belle et réussie, d’abord parce que le pays organisateur, le Maroc, dispose d’infrastructures sportives, hôtelières, routières et touristiques de qualité. Les stades qui accueilleront la compétition ont été construits de manière à encourager la performance. Les citoyens du Royaume chérifien sont un public habitué aux grandes compétitions. Ils ont l’habitude d’aller au stade et sont bien servis par leurs clubs familiers des Coupes africaines. En termes de niveau de jeu de cette CAN, je suis plus réservé, car nous avons un certain déséquilibre. D’une part, il y a des équipes qui se sont démarquées en Coupe du monde comme le Maroc, le Sénégal, le Nigeria ou le Cameroun, et qui de surcroît sont détentrices de titres continentaux. D’autre part, vous avez plusieurs équipes qui n’ont jamais remporté de CAN. Ceci peut rendre le début de compétition assez moyen, avec des matchs où les plus forts auront un ascendant particulier.

La compétition va se dérouler dans un climat avec des températures basses. Comment les équipes pourront-elles contourner cette difficulté de taille pour les performances ?
Dans un contexte d’entraînement professionnel, les sélections qualifiées à cette CAN au Maroc auraient dû procéder à la programmation des stages d’acclimatation soit dans le pays organisateur, soit dans les pays environnants au Maroc, partageant les mêmes conditions climatiques. Malheureusement, la prolongation du délai de libération des joueurs par les clubs européens n’a pas toujours joué en leur faveur. Les sélections nationales peu habituées à ce climat peuvent procéder également à une programmation des séances d’entraînement aux heures correspondant à celles des matchs. Les staffs doivent également concevoir des thèmes d’entraînement avec des objectifs permettant à leurs joueurs d’atteindre la haute performance.

Nombre d’équipes vont se présenter à la CAN avec des entraîneurs locaux, notamment le Cameroun. Leurs armes comme la connaissance du contexte africain seront-elles réellement plus efficaces ?
Dans le passé, et même dans un passé assez récent avec la Côte d’Ivoire et le Sénégal, certaines sélections ont remporté la CAN avec des sélectionneurs locaux. Cependant, je ne pense pas que la connaissance seule du contexte africain soit une arme efficace. Le Cameroun justement, cinq fois champion d’Afrique, n’a remporté aucune de ses étoiles avec un coach national à sa tête. Cela veut dire qu’en plus de partager une certaine culture avec les joueurs, il faudrait un vécu particulier de l’entraîneur, mais surtout une expérience convaincante en clubs ou à la tête de sélections nationales. Les résultats et la clairvoyance stratégique sont les armes sur lesquelles on peut s’appuyer pour qualifier un sélectionneur de compétent. Ce ne sera pas facile pour le sélectionneur du Cameroun.  Il lui faudra travailler dur et ce ne sera pas évident d’effectuer des débuts à la tête d’une sélection comme celle des Lions indomptables à une compétition comme la Coupe d’Afrique.

Parlant du Cameroun plus précisément, les Lions indomptables se lancent dans cette compétition avec un nouveau staff et de jeunes joueurs. Quelles sont les chances de ce groupe, notamment dans une poule qualifiée de p...