Les grands axes du programme pour résorber le déficit, dévoilés à l’occasion de la visite de travail du ministre de l’Eau et de l’Energie lundi dans le Nord.
Sur le versant ouest de la grande digue aménagée depuis les inondations qui ont frappé la région du Nord en 2012, un troupeau de bœufs pâture tranquillement, en bordure du plan d’eau, presque à ras. Depuis la butte surélevée d’où il observe la scène, le ministre de l’Eau et de l’Energie (MINEE) se fait expliquer qu’en temps normal, jamais ces bêtes n’auraient pu vadrouiller à cet endroit, habituellement noyé sous plusieurs mètres d’eau. Mais le niveau actuel tant du lac que de la retenue d’eau du barrage de Lagdo, connaît une décrue presque jamais observée, au point de laisser désormais découvrir à la surface, des îlots rocheux jusque-là invisibles. Et si ce spectacle ne suffit pas, les chiffres sont là pour achever de convaincre. Lorsque le réservoir du barrage est à plein régime avec 218 mètres de hauteur d’eau, c’est quelques 7 milliards de m3 d’eau qui font tourner les turbines. Jusqu’en 2015 encore, on était au-dessus des 4 milliards de m3 en période d’étiage, ce qui est déjà peu, mais permettait un niveau d’alimentation convenable. Avec la période actuelle, c’est moins d’un milliard de m3 qui sont disponibles, et donc cause le rationnement plus intense que subissent les populations des trois régions septentrionales. Seules trois turbines sur les quatre de la centrale de Lagdo sont en service, sans quoi cette eau disponible ne tiendrait pas au-delà d’un mois.
Accompagné du directeur général de la Société Eneo, de ceux de la Sonatrel et de Camwater, Basile Atangana Kouna a tenu de lui-même, le temps de cette visite de travail lundi dernier dans la région du Nord, à faire l’état des lieux de l’outil productif du réseau interconnecté Nord. Mais surtout, rassurer les populations quant aux mesures d’urgence déployées pour apporter des réponses à court, moyen et long terme. Car si le manque d’eau est pointé comme la principale cause du déficit immédiat, d’autres paramètres rendent critique, la situation énergétique dans la région. Une démographie galopante à 7,8% de croissance annuelle, un ensablement chronique, des équipements qui demandent à être renouvelés après 35 ans de service, une capacité installée insuffisante, même à son stade optimal d’exploitation. D’où un vaste programme de réforme visant à réhabiliter les installations actuelles, promouvoir le mix énergétique et augmenter la capacité de production.
Basile Atangana Kouna: « Une centrale de 10 MW d’ici juillet à Maroua »
Le ministre de l’Eau et de l’Energie.
«La centrale de Lagdo est la seule source d’énergie du réseau interconnecté Nord. L’ouvrage a 35 ans et les effets du vieillissement commencent. Par ailleurs, nous faisons face à une mauvaise hydrologie. Lorsqu’en 2015 et 2016 nous avons constaté cette mauvaise situation, j’ai instruit la société Eneo de démobiliser un module de 20 MW de la centrale d’Ahala (Yaoundé), pour la remonter à Djamboutou (Garoua). Ce qui a permis de réduire le déficit. Par ailleurs, nous avons fait réaliser une étude de réhabilitation complète de la centrale de Lagdo, avec pour finalité de faire passer sa capacité de 72 MW à 80 MW. Le coût prévisionnel de cette opération est de 100 milliards de F. Des démarches sont en cours au ministère de l’Economie pour la recherche de financements. En attendant, d’ici juillet prochain, il y aura un léger mieux avec l’installation d’une centrale thermique de 10 MW à Maroua ».
Commentaire .
Diversify Energy Sources
Godlove BAINKONG
Energy is a basic but indispensable commodity the population...
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