Ngaoundéré: la jungle des clandos

Ces petites voitures exercent pour la plupart dans l’illégalité, exposant la vie des usagers.

Les nuages s’amoncellent dans le ciel de Ngaoundéré. En ce mois de juin, la météo est capricieuse dans la région de l’Adamaoua.  Soudain, des trombes d’eau se mettent à se déverser. Il a suffi une dizaine de minutes pour que le ciel se libère de sa masse d’eau. Ousmane peut alors démarrer sa petite Toyota pour Tignère. A bord de la petite voiture, neuf personnes ont pris place. Quatre à l’avant. Cinq sur la banquette arrière. La montre affiche 13h20mn. « Le voyage va durer quatre heures de temps environ. On espère arriver à destination aux alentours de 18h », souligne le conducteur qui peut ainsi quitter la gare routière située à proximité du lycée classique et de la place des fêtes de Ngaoundéré. A cet endroit, les usagers en direction de Dang, empruntent également les occasions. Ces «  clandos » ont pour dénominateur commun la surcharge.
Les « opep » sont bien actifs sur les tronçons Ngaoundéré-Tignère, Ngaoundéré-Dang. Les usagers de la route voulant se rendre à Belel les empruntent au carrefour Aoudji. Grand marché, Joli Soir, sont également les sites d’embarquement des voyageurs qui se rendent à Martap, Mbé, Wak. A partir de ces endroits, on a une photographie du transport clandestin. Le phénomène est également bien saisissant à Ngaoundal. La gare routière située au niveau de la gare Camrail donne aussi une idée de l’ampleur du phénomène dans l’Adamaoua. Le voyage pour Tibati, Banyo ou encore Mayo-Dralé se fait à bord des « taxis-brousse » qui se caractérisent par leur état et leur chargement. Ils sont toujours pleins à craquer. La disposition des bagages ajoute du pittoresque au spectacle qu’offrent ces « clandos », de véritables guimbardes. Les clients n’ont pas le choix. «Les clandos vont dans les zones reculées par rapport aux agences de voyage », affirme Adeline. M, infirmière à Mayo-Baléo. Malgré la présence permanente  des équipes de la prévention routière sur le terrain, les « taxis-brousse » cherchent toujours à contourner la loi sur les routes de l’Adamaoua.

Interview

 Josué R. Meyoua Me Mah:  «  Nous mettons un accent sur le dialogue »

Délégué régional des Transports de l’Adamaoua.

Monsieur le délégué régional, comment se manifeste le phénomène de transport clandestin dans l’Adamaoua?

Dans la région de l’Adamaoua comme dans la majeure partie du triangle  national, le transport clandestin se manifeste par l’exercice de la profession de transport routier ou d’auxiliaire de transport routier sans licence ou d’autorisation préalable, l’exploitation d’une licence ou d’une autorisation louée, prêtée, cédée ou transférée, l’utilisation d’un véhicule à usage personnel pour le transport public de personnes ou de marchandises à usage commercial, le transport interurbain ou international de marchandises ou de personnes sans la lettre de voiture ou le bordereau de route requis, la conduite d’un véhicule de transport public sans permis de conduire correspondant , l’exercice de l’activité de transport public en dehors de la zone ou de l’itinéraire autorisés.
Quelles sont les mesures prises par votre administration pour juguler ce phénomène ?
Les mesures prises  dans notre administration sont d’abord le cadre organique du ministère des Transports qui est le décret de 1er juin 2012 portant organisation du ministère des Transports. Ce décret confère les prérogatives de prévention et de sécurité routières au ministère des Transports. Chaque  délégation régionale des Transports et chaque délégation départementale ont en leur sein des équipes de prévention et de sécurité routières. Elles sont actives sur le terrain pour minimiser l’expansion de ce phénomène. C’est l’activité quotidienne  de nos équipes de prévention routière  sur le terrain qui vérifient la conformité des documents de transport que nous délivrons et emmènent tous les usagers de la route à se conformer pour être des transporteurs responsables. Il y a également le gouvernement qui a pris le taureau par les cornes avec  la signature de l’arrêté conjoint ministère des Transports-MINATD du 16 novembre 2015 portant création, organisation et fonctionnement des brigades spéciales de lutte contre le transport routier clandestin. Cet arr&ecir...

Reactions

Commentaires

    List is empty.

Laissez un Commentaire

De la meme catégorie