Louis Paul Motaze: « Nous œuvrerons à mieux rationaliser la gestion des finances publiques »

 Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire revient sur les implications du programme économique conclu avec le FMI.

Le Cameroun comme d’autres pays de la sous-région Afrique centrale, vient de signer un nouveau programme économique avec le Fonds monétaire international. A quoi devrait-on s’attendre désormais ?
Pour faire face à la crise économique et financière créée par deux phénomènes concomitants dans la sous-région, à savoir la baisse prolongée des cours des matières premières en général et du pétrole en particulier, et la diminution drastique subséquente des réserves de change, le chef de l’Etat, S.E.M. Paul Biya, a organisé un sommet extraordinaire des chefs d’Etat d’Afrique centrale le 23 décembre 2016  sur la situation économique et monétaire dans la zone CEMAC, au terme duquel des recommandations ont été adoptées, dont la « Résolution 13 » invitant les pays de la CEMAC à ouvrir et à conclure à brève échéance, des négociations bilatérales avec le Fonds monétaire internationale (FMI), pour mieux structurer les efforts d’ajustement des pays de la zone, les accompagner vers une sortie de crise et les aider à mettre en place les conditions d’une relance vertueuse et durable de leurs économies. C’est dire que le programme que nous avons conclu avec le FMI est mis en œuvre dans le cadre de l’effort collectif des pays de la CEMAC, visant à faire face à la crise économique à laquelle la région fait face depuis 2014. En ce qui concerne le Cameroun, le programme économique et financier adossé sur la facilité élargie de crédit est mis en œuvre dans un contexte caractérisé par le double choc de la chute des prix du pétrole et la crise sécuritaire. Ce programme, qui est cohérent avec les objectifs de notre Document de stratégie pour la croissance et l’emploi, vise à rétablir la viabilité extérieure et budgétaire, améliorer la compétitivité de l’économie camerounaise, tout en soutenant la croissance économique et en renforçant la résilience du système financier, en réduisant le train de vie de l’Etat et en améliorant la productivité des dépenses publiques. Ces actions devraient nous permettre de ramener notre déficit budgétaire à moins de 3 %, et surtout améliorer le taux de couverture des importations.
Etant entendu que ce programme avec le FMI concerne pratiquement tous les Etats de la CEMAC, que faire pour que  leur mise en œuvre soit harmonieuse dans la sous-région ?
Il faudrait que la question de l’intégration soit abordée au même titre que la rationalisation de nos finances publiques ; au même titre que la question des réformes structurelles. Parce que le potentiel économique du Cameroun et des autres pays de la sous-région ne peut être valorisé que dans une perspective d’intégration réelle où il y a une libre circulation des hommes, mais aussi et surtout des biens.
Il est davantage question de la réduction du train de vie de l’Etat, dans ce contexte. Qu’est-ce qui e...

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