« Nous avons contribué à la baisse de la prévalence du sida »

Jean Stéphane Biatcha, Secrétaire exécutif de Synergies africaines contre le sida et les souffrances.

15 ans d’existence déjà et pas de festivités annoncées. Pourquoi ce choix de la sobriété ?

Quand vous luttez contre les souffrances et que celles-ci continuent d’exister, vous n’avez pas de quoi pavoiser. Au contraire, vous devez continuer à méditer, à développer la solidarité. Je pense que c’est pour cela que la sobriété est nécessaire dans ce genre de circonstance.

Que retenir après 15 ans de lutte contre le sida et les souffrances?

Le bilan principal, c’est la présence de Synergies africaines en Afrique et dans le monde. C’est aujourd’hui la confirmation de ce que Synergies africaines est un acteur majeur. Les premières dames de Synergies africaines sont aujourd’hui des acteurs de premier plan dans la prise en charge des questions de santé publique en Afrique. C’est ce qu’on peut dire sur le plan global. Maintenant les activités de Synergies africaines sont multiples. Dès le départ, il y a eu le triptyque : prévention de la transmission mère-enfant du VIH, réduction de la mortalité maternelle et infanto-juvénile et enfin la lutte contre les souffrances de l’enfant africain, avec un accent sur l’éducation de la jeune fille. Aujourd’hui, nous avons élargi ces domaines avec la prise en compte des maladies non transmissibles. Synergies africaines contribue à la lutte contre le cancer, le diabète, les maladies cardiovasculaires… Tout ceci pour enrichir les activités de Synergies africaines. La lutte contre le Sida est depuis la création, l’une de vos priorités. Qu’estce que Synergies africaines a apporté dans ce combat ? Je suis peut-être mal placé pour juger. Ce sont sûrement les pouvoirs publics ou les autres acteurs qui peuvent le faire. Mais en 2002, si l’on prend le cas du Cameroun, le sida était insuffisamment connu. En tout cas moins connu qu’aujourd’hui. Le sida était un véritable tabou. 15 ans après, nous pensons que nous avons contribué à faire en sorte que l’on sache que le sida existe, que l’on sache comment on s’infecte et ce qu’il faut faire pour éviter d’avoir cette maladie. Nous avons travaillé à cela. Nous avons la prétention à Synergies africaines d’avoir aussi aidé à l’inversion de la tendance aux nouvelles infections. Le taux de prévalence pour le cas du Cameroun était en 2011 de 4,3% et aujourd’hui, nous sommes à 3,9 %. Nous pensons que nous avons également contribué à cette baisse. Mais le combat continue.

Après les jeunes à travers « Vacances sans Sida », Synergies africaines a entamé la sensibilisation des leaders socioprofessionnels à travers la campagne « Mon pari pour 2030 ». Où en êtes-vous avec cette autre campagne ?

Mon pari pour 2030 est un projet issu de la déclaration politique des Nations unies de juin 2016. Car l’échéance initialement prévue pour éradiquer le sida c’était 2015. Echéance qui n’a été respectée par aucun pays. C’est ai...

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