Interview : « Les offrent libellées en Fcfa prêtent à confusion »
- Par Aïcha NSANGOU N.
- 14 févr. 2022 14:55
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Dr Stéphane Ngambi, expert financier.
En 2020, la BEAC avait prescrit aux opérateurs concessionnaires de téléphonie mobile au Cameroun et même de la CEMAC, d’arrêter la présentation, l’usage ou l’exploitation des unités téléphoniques en F. Comment comprendre cette interpellation ?
Les opérateurs de téléphonie mobile sont des entreprises qui proposent à leur clientèle des produits et services spécifiques, lesquels n’étant en aucun cas, des unités de paiement et donc ne pouvant faire l’objet d’une transaction monétaire. En effet, les offres de communication de ces entités libellées en Fcfa, portent à confusion, car laissant présager à l’usager, la détention d’encaisses monétaires, lesquelles pourront être utilisées comme moyens de paiement, afin de souscrire à certains services mobiles et au paiement des taxes.
Il s’avère donc judicieux pour ces concessionnaires, telle que préconisé par la Beac, d’utiliser une autre nomenclature pour quantifier leurs offres à l’occurrence la mention « unité ». La sortie du gouverneur de la Beac avait donc pour objet de formuler des recommandations à l’endroit des concessionnaires de téléphonie mobile, afin d’éviter à l’avenir toute présentation, usage ou exploitation des unités de crédit téléphonique en Fcfa, laquelle suscite une confusion avec la monnaie légale en vigueur dans les Etats de la Cemac. Notons par ailleurs que, la Beac envisage fortement qu’une réglementation soit définie en la matière.
Les opérateurs semblent s’être alignés. Concrètement qu’est-ce que ça change que ces unités de crédit ne soient plus quantifiées en Fcfa ?
S’il est vrai qu’à ce jour, les opérateurs de téléphonie mobile ont respecté les consignes édictées par la Beac, il n’en demeure pas moins que certains concessionnaires continuent de libeller leurs offres en unité monétaire (Fcfa ou F). Pour le régulateur (Beac) il est important de dissocier ces unités de crédit téléphonique à de la monnaie légale car, ces dernières n’ont pas « pouvoir libératoire » et « cours légal ».
De plus, l’on redoute à terme que ces opérateurs puissent influencer en leur faveur la détention d’encaisses monétaires sous forme de crédit téléphonique afin de proposer des services autres que ceux pour lesquels ils ont été habilités et ainsi é...
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