Centres de santé clandestins : la lutte s’intensifie

Sur une montée abrupte menant au quartier Ekié à Yaoundé, la plaque de ce centre de santé attire les regards, et pas seulement. Elle est un véritable appât à patients, pourtant, elle se trouve à quelques mètres du Centre médical d’arrondissement de Yaoundé IV. En général, ces personnes qui font leur entrée dans cet établissement avouent ne pas avoir les moyens de se soigner dans des hôpitaux de référence ou dans d’autres centres agréés. Seulement, les personnels recrutés dans ces centres, les équipements et le matériel utilisés, et les soins apportés aux malades, font l’objet de nombreuses critiques et causent en général de fâcheuses conséquences. Bien plus que la santé des malades, ces établissements de fortune recherchent à renflouer leur caisse, sans vraiment se soucier du résultat. Les patients étant démunies, n’ont pas d’autres recours, et impuissants, ils sont obligés d’accepter la perte d’un être cher, dans des conditions douteuses. 
Posant le constat de ces tristes cas qui se multiplient depuis plusieurs années, le ministère de la Santé publique décide de renforcer les mesures de lutte contre ces centres de santé clandestins qui prolifèrent dans les quartiers et les localités du pays. Le ministre de la Santé publique, dans un communiqué daté du 20 juillet dernier, tout en dénonçant la prolifération de ces structures qui « contribuent à accroître la mortalité maternelle et le nombre de patients hémodialysés », annonce une vaste campagne d’assainissement de la carte sanitaire sur toute l’étendue du territoire national. De sources proches du Minsanté, dans la perspective d’atteindre l’un des objectifs du millénaire pour le développement visant notamment à réduire le gap d’un médecin pour un peu plus de 16.000 habitants, le ministère de la Santé publique ne compte pas rayer la totalité de ces centres de santé de la carte sanitaire, mais veut séparer le bon grain de l’ivraie....