« Il faut100 milliards de F pour réhabiliter le réseau »

Qu’est-ce qui explique que le système d'égout continue à être défectueux dans certains quartiers de Yaoundé, Biyem-Assi en particulier ?
Le service d’assainissement des eaux usées est assez complexe de par les technologies utilisées et la configuration des villes elles-mêmes. Dans les camps SIC de Yaoundé, les lotissements ont été structurés pour un assainissement collectif. En fait, les habitations sont raccordées à un réseau qui achemine ces eaux usées vers une station d’épuration. La zone de Biyem-Assi fait partie des quartiers ayant bénéficié de cette solution. Mais après la mise en place du réseau, les questions de maintenance n’ont pas toujours suivi, de même que les questions du respect de la configuration du réseau n’ont pas toujours été bien adressées. Vous avez ainsi des regards qui se retrouvent sous des maisons d’habitation. Des constructions anarchiques ont été effectuées sur ces réseaux. Ce qui entraîne les dysfonctionnements qu’on observe. Sur l’axe Acacias - Biyem-Assi Lac, au niveau de la station, il y a un regard qui coule en permanence parce que l’exutoire qui devait en principe donner sur le cours d’eau juste à côté, a été obstrué par une habitation derrière la station. 
Pourquoi ne pas refaire complètement ce réseau qui se trouve dans un si mauvais état ? 
Lorsqu’un réseau d’assainissement collectif est déjà posé, sa réhabilitation devient complexe. Lorsqu’on voit les modifications qui peuvent intervenir dans cette zone après la pose de ces réseaux sur lesquels ont été érigés des bâtiments et qu’on doit mener une opération de renouvellement des conduites, il va falloir casser certains édifices. Or, casser suppose que le coût du projet ne va plus simplement se limiter au changement du réseau. Ce qui renchérit le coût du projet. Rien que la configuration des aménagements aux alentours de ce réseau rend la réhabilitation de ces réseaux impossible. 
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