Covid-19 : ne baissons pas la garde

La courbe épidémiologique du Covid-19 a de nouveau quelque chose d’effrayant depuis peu. En semaine 52 (du 26 décembre 2022 au 1er janvier 2023), les indicateurs virologiques de circulation du coronavirus étaient nettement repartis à la hausse dans différents pays à travers le monde. Le taux d’incidence, au 8 janvier dernier, a atteint les 99 423 cas aux Etats-Unis, 44 679 en Inde, 38 288 en France, 37 496 en Allemagne, 36 423 au Brésil, 29 798 au Japon et à peu près le même nombre en Corée du Sud. Les pays africains ne sont du reste pas épargnés par cette nouvelle vague de contaminations. Et dans un rapport du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CCD) divulgué à la presse, les autorités estiment que près de 250 millions de personnes ont été infectées par le covid-19 dans l’Empire du milieu, au cours des 20 premiers jours de décembre 2022. Cela ne s’était pas vu depuis des mois. Une situation qui fait suite au revirement complet du gouvernement de Pékin, début décembre, relativement à sa politique en matière de coronavirus - jusqu'alors la plus stricte au monde -. Revirement ayant conduit à la suppression des confinements obligatoires et du vaste programme de tests, après une série de protestations citoyennes contre ces restrictions. Alors que la Chine et plusieurs pays d’Europe font face à ce pic de contaminations au Covid-19, les autorités sanitaires au Cameroun s’inquiètent.
L'inquiétude est de voir cette vague avoir des répercussions dans nos murs. Avec notamment la multiplication de nouveaux cas de contamination, la recrudescence des admissions dans les hôpitaux, particulièrement en soins intensifs. L’on craint également la nécessité de devoir placer des personnes sous oxygène, et une courbe de décès à la hausse. Une situation catastrophique que pourrait provoquer l'émergence de nouveaux variants et sous-variants. Surtout qu’une grande partie de la population n'a jamais croisé le Covid-19 et n'est pas immunisée naturellement contre lui. De plus, les jeunes, les personnes âgées et vulnérables sont peu ou mal vaccinés. En effet, de nombreux Camerounais n’auraient reçu qu’une ou deux doses de vaccin, et même rien du tout pour la majorité. Or, plusieurs études montrent que l’immunité collective n’est possible que si une partie importante de la population est vaccinée. À cela, il faut ajouter un autre paramètre, non négligeable. Le sous-variant BF.7, descendant d'Omicron, serait le principal responsable de la vague en cours. Détecté pour la première fois en mai dernier en Belgique puis repéré aussi en France, aux États-Unis, au Royaume-Uni ou encore en Allemagne, il serait particulièrement contagieux. Selon les experts, BF.7 aurait un R0 (taux de reproduction du virus) de 10 à 18.6. Autrement dit, une personne contaminée transmettra le virus, en moyenne, à environ 10 à 18,6 autres personnes, contre 5,08 en moyenne pour Omicron. C'est dire que cette souche du virus serait extrêmement transmissible dans les conditions actuelles de la faible immunité de la population camerounaise. L’autre vraie crainte est qu'apparaisse un variant éloigné d'Omicron, qui échapperait à notre immunité, naturelle et vaccinale. Pour rappel, pour qu'un nouveau variant s'impose, il doit être plus contagieux que son prédécesseur, comme cela a été le cas pour Omicron face à Delta, ou qu'il échappe à l'immunité de la population.
L’harmatan qui souffle à nouveau sur certaines parties du pays, charriant beaucoup de poussière, et les rassemblements dans le sillage des fêtes de fin d’année font par ailleurs craindre une augmentation de la circulation du virus. De même que les mouvements de visiteurs en provenance de l’étranger. Par ailleurs, le relâchement collectif persistant sur les mesures barrières est le meilleur alli&e...

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