« Le renouvellement du personnel politique est nécessaire »

Comment appréciez-vous la représentativité et l’implication des jeunes en politique ?
De prime abord, il faut préciser que la jeunesse concerne les individus de 15 à 35 ans selon les textes juridiques internationaux et nationaux pertinents. La majorité électorale étant de 20 ans au Cameroun, l’on peut retenir l’intervalle 20-35 ans. Mais, cette perception plutôt juridique tranche avec les représentations socio-politiques de la jeunesse qui étendent actuellement l’âge de la jeunesse jusqu’à 40, voire 50 ans. S’agissant de la représentativité des jeunes en politique, elle est certaine, mais les statistiques sont peu précises. Depuis près de 30 ans, on observe une représentation politique de plus en plus importante des jeunes, notamment au sein des institutions politiques locales et nationales, ainsi que dans le cadre des partis politiques. En ce qui concerne l’implication des jeunes en politique, elle est effective, tel qu’on le voit notamment au sein des partis politiques. Outre les structures réservées aux jeunes au sein des partis politiques, ils contrôlent souvent la base. Toutefois, il apparait que les structures centrales restent largement contrôlées par des ainés. A contrario, de plus en plus de personnes considérées comme jeunes créent et dirigent des partis politiques. L’implication de cette catégorie en politique concerne également et éminemment la participation politique conventionnelle fondamentalement structurée autour du vote, où l’on voit que les jeunes ne s’inscrivent pas suffisamment sur les listes électorales. 

De plus en plus de partis politiques annoncent le renouvellement de leurs personnels politiques, en permettant aux jeunes d’accéder aux postes politiques électifs ou de responsabilités. Pourquoi cette tendance au rajeunissement ? 
Le renouvellement du personnel politique est nécessaire, étant donné la biologie particulière de l’humain. Il s’agit également d’une stratégie managériale ou organisationnelle. Cela favorise aussi la circulation ou la rotation des élites. Un parti politique qui ne peut pas renouveler son personnel politique va cesser d’exister. Or, les dirigeants des principaux partis politiques ont joué un rôle politique essentiel en contexte d’ouverture démocratique. Ils se sont bonifiés avec le temps, mais ils sont inéluctablement marqués par le temps. Certains sont décédés, comme dans le cadre de l’UDC, du MDR ou encore de l’UPC, etc. D’autres entendent laisser la main, notamment au SDF. Au sein des structures internes du RDPC, il y  a un important renouvellement du personnel politique, notamment si l’on considère les sections et sous-sections, principales chevilles ouvrières de ce parti. Ce renouvellement concerne également les postes électifs, ainsi qu’on l’a vu avec les dernières élections municipales et législatives. Au surplus, le Président de la République, son Excellence Monsieur Paul Biya, a recommandé aux jeunes d’oser. La présence des jeunes est un complexe d’avantages au sein des partis politiques, véritables agents de socialisation politique.  Les partis politiques doivent avoir une structuration politique aux niveaux local et national, en vue de rechercher des suffrages. Les jeunes, par leur dynamisme et leur vitalité, peuvent favoriser un meilleur quadrillage partisan et politique. Dans une vision harmonieuse de la nation et des générations, les jeunes sont appelés à poursuivre les efforts d’édification et de consolidation matérielle et spirituelle de l’Etat. Leur présence peut ainsi, tenant compte des acquis, favoriser un nouveau leadership politique en vue de l’enracinement de la démocratie, de la prospérité économique, de la pa...