Enseignement du français: l’approche par compétence fait débat

La réforme introduite dans le secondaire est diversement appréciée par les acteurs de la communauté éducative.

Des innovations ont été enregistrées dans l’enseignement du français au Cameroun. Elles  portent sur la nouvelle approche pédagogique. Cette méthode concerne la conduite des activités d’apprentissage d’une part, et l’évaluation des acquis des élèves, d’autre part. Ce changement, faut-il le noter, n’est  pas spécifique au français.
S’agissant précisément de cette discipline, Louis Charles Etoundi, inspecteur pédagogique en charge de l’enseignement des Lettres, des Arts et Langues au ministère des Enseignements secondaires (Minesec) explique que l’apprentissage du français n’a connu de véritables innovations qu’à la faveur de la révision des  programmes du second cycle en 1994.  Elles  touchent à la fois l’enseignement de la littérature et celui de la langue française. « En classe de  littérature, où l’on était déjà passé de l’usage des extraits à celui  des œuvres intégrales réparties en œuvres principales et œuvres secondaires, on assistait à une réduction de leur nombre. Les œuvres étaient dédiées à l’illustration d’un genre littéraire (par exemple, le roman français du XIXe siècle en première, le théâtre camerounais en  classe terminale, etc.). Et pour rattraper le gap creusé par cette réduction en termes de culture littéraire, argumente l’inspecteur pédagogique, le groupement de textes (G.T.) est introduit. L’étude d’une œuvre intégrale devait alors  donner lieu à la mise en place d’un GT. Par ailleurs, l’explication traditionnelle de texte est remplacée par la lecture méthodique dont elle se distingue du point de vue  épistémologique et théorique. Dans le même temps, le cours de langue française,  jusque-là limité aux exercices écrits et oraux (dissertation commentaire composé exposés, etc.), s’étoffe avec des contenus d’enseignement tirés de la linguistique moderne et répartis en communication morphosyntaxe, sémantique , stylistique /rhétorique des textes.
Au premier cycle, le changement est lié  à l’organisation, au mode d’élaboration des enseignements et des évaluations selon l’approche par les compétences. Au plan purement disciplinaire, l’innovation pourrait se rapporter à la (re) mise au goût du jour de la correction orthographique et à la valorisation de l’oral dont l’enseignement devient plus systématique. « Les nouveaux programmes à ce niveau d’enseignement mettent l’accent sur l’oral, une dimension de la langue qui n’intervenait que de manière incidente jusque-là dans nos pratiques de classe et dont l’importance, relativement aux situations de communication que nous impose la vie de tous les jours, n’est plus à démontrer », conclut le cadre du Minsec.

 

 Louis Charles Etoundi: «L’option requiert encore une intensification du suivi»

Inspecteur de pédagogie, chargé de l’enseignement des Lettres, Arts et Langues au MINESEC

Quel feedback avez-vous des innovations introduites dans l’apprentissage du français ?

Les activités introduites dans l’enseignement du français au second cycle font déjà partie des mœurs pédagogiques et didactiques de la plupart des enseignants. Malgré le conservatisme de ces derniers, l’accueil et la mise en œuvre des évolutions ne devraient pas poser de problème même si l’approche par les compétences, en vigueur au premier cycle,  requiert encore  une intensification du suivi et de l’encadrement pédagogiques. Avec l’ouverture imminente du chantier des programmes du second cycle,...

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