Mobilisation : une responsabilité à assumer

Les observateurs de la scène politique nationale estiment que les discours haineux ont gagné en ampleur à l’occasion de l’élection présidentielle de 2018. La faute en grande partie aux acteurs politiques. Le Pr. Armand Leka, chef du département de sociologie à l’Université de Yaoundé I, le réitérait dans une interview accordée à Cameroon Tribune en mai 2023, à la suite d’un colloque organisé sur cette question. Il évoque « la délinquance et l’irresponsabilité de certaines élites qui utilisent les colères sociales en leur donnant une couleur identitaire ou ethno-communautaire dans un contexte de tribalisation générale des rapports sociaux et de la compétition politique ». Ces derniers ont donc un rôle majeur à jouer en matière de formation et d’éducation de leurs militants. En cette année préélectorale, ces acteurs sont attendus sur le champ de la sensibilisation, à utiliser comme moyen de prévention et de lutte. Il leur faut aussi tourner le dos à toute attitude de silence qui pourrait être interprétée comme de la complicité. Au cours des dernières années, plusieurs partis, à l’instar du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) ou du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) ont eu à sensibiliser leurs troupes contre toute dérive langagière face à un quelconque adversaire politique. C’est un travail à poursuivre et à copier par d’autres.
Les responsables religieux sont également interpellés dans le mouvement de riposte observé. Parce que leur parole a pour fondement des écrits sacrés, les hommes d’église peuvent tenir aux fidèles le discours de l’amour du prochain, au-delà de leurs désaccords politiques. Ceci passe par des prêches et sermons adaptés au contexte et accessibles à tous les fidèles. Des prières spéciales ont d’ailleurs souvent été or...