Aviculture : le défi de la transformation

La cinquième édition du Salon avicole international de Yaoundé (Savi) s’est tenue du 23 au 25 avril au palais des Congrès de Yaoundé sur le thème : « Aviculture camerounaise, cap sur la transformation ». Il a été question de chercher les voies et moyens pour accélérer la transformation afin de mieux saisir les opportunités offertes par la filière. Au sortir de ce forum, Rodrigue Chameni Youadjeu, secrétaire général de l’Interprofession avicole pour l’Ouest et le Nord-Ouest, lève le voile sur les défis et les opportunités de la transformation. 

La filière avicole se relève des crises qu’elle a connues. Quels facteurs ont permis cette embellie et comment maintenir les indicateurs au vert ?
Après les crises du Covid-19 et la guerre en Ukraine qui ont occasionné une flambée des prix des matières premières sur le marché, s’est ajouté le dernier épisode de grippe aviaire qui a sévi dans la région de l’Ouest, plus précisément dans le département de la Mifi. Les éleveurs se sont retrouvés ruinés et les élevages ont été pour la plupart abandonnés. Les petits éleveurs qui ne pouvaient pas supporter le coût des matières premières ont dû abandonner. Mais, grâce au ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia) qui s’est associé à l’Ipavic, l’épizootie a été circonscrite au département de la Mifi, ce qui a poussé les autres départements à continuer à travailler. Des éleveurs se sont déplacés de l’Ouest, grand foyer de production de la volaille, pour Yaoundé et Douala, ou encore l’Est. Cela a permis, après cette grippe aviaire, d’avoir une relance avec un très petit cheptel. Le Minepia a permis aux accouveurs de faire entrer des œufs à couver (OAC) pour produire des poussins rapidement. Après la production intensive des OAC, les accouveurs ont fait entrer les parentaux qui, heureusement, après un an, se sont mis à produire, ce qui fait que sur le marché actuellement, presque tous les accouveurs légalement reconnus sont en pleine production. 
Ainsi, nous retrouvons des poussins d’un jour sur le marché. Nous avons également eu un accompagnement de l’Etat dans les importations de matériel et beaucoup de produits qui entrent dans la fabrication et la transformation de produits aviaires ont été exonérés de taxes. Au niveau de l’Interprofession, nous accompagnons les éleveurs qui ont des garanties (titres fonciers, etc.) vers les banques pour prendre des crédits en vue de relancer leurs activités. Ce sont ces dynamiques insufflées dans les bassins qui ont permis aux éleveurs de se relancer. Nous avons bénéficié de l’appui du Minepia qui a permis de ralentir l’activité au niveau des frontières quand le cours du naira était très élevé. A ce moment-là, les commerçants partaient du Nigeria pour se ravitailler en céréales à l’Extrême-Nord et au Nord, ce qui faisait flamber les prix des matières premières. 

Quelles sont les mesures à mettre en place faire décoller la transformation ?
La transformation des produits avicoles au Cameroun est encore très difficile. Beaucoup d’opérateurs économiques ne se lancent pas encore dans l’activité. Nous importons toujours des mayonnaises, des découpes de poulet qui faufilent dans des circuits pas très propres et se retrouvent sur le marché, pourtant nous pouvons le faire sur place. Nous avons des potentialités et des éleveurs qui travaillent de manière très professionnelle. Pour faire des découpes et de la mayonnaise, il faut des produits véritablement sains. Il faudrait encore un accompagnement de l’Etat dans la production des œufs et poulet de chair parce que pour faire de la mayonnaise, il faut des œufs qui ne contiennent aucune salmonelle. En l’absence de laboratoires qui permettront de faire un élevage vraiment bio, la transformation ne peut se développer. Il faut augmenter les taxes sur les importations ...

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